Hommage à Charles Carpeaux, mort d’épuisement pour l’art Khmer et Cham
On n’a pas idée aujourd’hui des conditions de vie en Indochine en 1900 ! C’est ce que révèlent les lettres adressées par Charles Carpeaux à sa mère.. Une aventure menée pour la bonne cause, à savoir des recherches d’objets Chams et Khmer pour le compte de l’EFEO…
Charles Carpeaux est le fils du sculpteur Jean Charles Carpeaux, dont le musée de Valenciennes célèbre encore le genie. Charles Carpeaux a 31 ans lorsqu’il part en Indochine. Jusque là, il travaillait au musée Indochinois du Trocadéro, à faire des moulages et à s’initier à la photographie. Avec ses lettres de recommandations, il se met au service de l’Ecole Française d’Extreme Orient, l’EFEO. Celle-ci vient d’étre créé par Paul Doumer, gouverneur de l’Indochine.
L’une des missions de l’école est de dégager, recenser et protéger les richesses archéologique d’Angkor et du Champa. Il y a tant à faire !
A peine arrivé, il part donc en mission à Angkor avec l’architecte Dufour.
Sur place, le choc est rude : températures extremes, des serpents partout, une végétation inextricable qui enserre les monuments. Quelques jours après, Ils sont déjà malades et expriment meme leurs dernières volontés, « au cas ou ». Les fourmis sont avides, les araignées grosses comme la main, les singes ne les quittent pas…
Charles Carpeaux à Angkor (source EFEO)
Il écrit ; « on est frappé de l’hostilité qui émane de ces ruines superbes. Il semble qu’elles veulent garder leur mystère, que les pierres défendent le secret des choses, et que la nature leur vient en aide en les couvrant d’un voile presque impénétrable »
Il y rencontre Pierre Loti, dont la publication quelques années plus tard du célébre récit « Un pèlerin d’Angkor », enchantera le monde.
Il passe 10 mois avec Dufour et une armée de coolies (ouvriers) pour dégager le Bayon, le temple le plus fascinant des sites d’Angkor. A l’issue, ils repartent avec 30 caisses et 18 charrettes. Charles rapporte 150 moulages et plus de 500 clichés, qui émerveillent les responsables de l’Efeo.
A peine arrivé à Saigon, il repart avec Henri Parmentier pour une nouvelle expédition en Annam qui durera 9 mois. Nous sommes au début de l’année 1902. Prés de Phan Thiet, ils rencontrent le missionnaire Eugene Durand, lui aussi érudit de l’art Cham. Mieux que ca, il leur fait rencontrer une veille reine Cham. Celle-ci est prête à leur révéler le trésor des chams, caché dans le pays sauvage. Une expédition est aussitôt organisée pour rejoindre le lieu. Sur la route, on se déplace en palanquin le long des villages fortifiés pour se protéger des tigres. Et avant de pouvoir accéder au trésor, on organise des sacrifices pour les manes des rois chams.
Le trésor est enfin déballé : une grande quantité de vases en or et en argent, des armes en tout genre, des objets de culte, des vêtements colorés.. On imagine l’etat d’exaltation à la découverte de ce trésor, aussitôt mis à l’abris.
L’expédition remonte la cote vers le nord. En palanquin, à pied ou à l’aide des petits chevaux annamites. On ne peut avancer que la journée, courte en Indochine. Les éléphants sont aussi dangereux que les tigres, à leur manière : ils démolissent les poteaux télégraphique en fer, les ponts et les champs de cannes à sucre. Les deux compères arrivent finalement à Tourane (Danang aujourd’hui) ou ils se reposent une semaine dans un vrai hotel, qui offre de la glace à ses clients, un vrai luxe ! C’est l’ancien hotel Gassier, devenu Morin, et dont la destinée ira bien vite à Hué…
Ils arrivent finalement à Dong Duong. Ils ne le savent pas encore, mais leurs fouilles vont se révéler être d’une exceptionnelle richesse. Au depart, seule une tour apparait. Tout autour, des édicules, des tas de briques et de terres qu’il va falloir dégager.
Ils sont aidés par 200 coolies qui préféreraient démolir plutôt que déblayer.. Ils relèvent avec 50 coolies un grand stupa, une pierre énorme. Puis ils mettent à jour un immense piédestal, piece maitresse du musée actuel de Danang. Charles écrit ; « Il est décoré de centaines de petits personnages, et rempli, à plusieurs mètres d’épaisseur, de cendres, très vraisemblablement humaines. Y aurait-il là-dessous quelques rois chams’? »
Le piédestal lors de sa découverte et aujourd’hui, au musee de Danang. La tète de la cavalière sur l’éléphant n’est plus présente
Arrive la saison des pluies : « Il règne ici à cette époque une humidité inouïe. Mon vérascope s’en ressent; tout moisit; mon revolver est sous la rouille, les champignons poussent sur le cuir, le buvard est une éponge, etc. ». Les typhons se joignent à la partie : « la nuit dernière, sérieux typhon qui a tout démoli. Notre cagna [cabane] n’a plus de paillotte (toit), et nous avons barboté toute la nuit dans l’eau. L’écurie est tombée sur la tète des chevaux ».
Ils mettent à jour « un véritable dépôt de sculptures: deux éléphants dont un en place, nombreux fragments de statues, de nagas et aussi un autre grand piédestal. ». Ils travaillent 15 heures par jour, passant d’une découverte à une autre..
Fin 1902, ils repartent à Hanoi avec 28 caisses et des milliers de clichés à développer..
En mars 1903, Charles Carpeaux repart en Annam avec Henri Parmentier. Cette fois ci, cap sur My Son.
Le site est grand et il faut construire une palissade de 4 mètres de hauteur tout autour pour se protéger des tigres. Il écrit : « La nuit dernière, alerte. Grand vacarme chez les chevaux; je me précipite dans un très simple appareil, mon fusil d’une main et un photophore de l’autre. Je trouve mon cheval sur le dos, les jambes en l’air, et le nez sur le bas-flanc. J’ai eu du coton pour le relever et pendant ce temps-là, les moustiques soupaient joyeusement à mes dépens. ».. Quelques jours après, il écrit : « Nous avons été attaqués à 10 heures du soir par des milliers de fourmis qui, fuyant les orages, voulaient s’installer chez nous. D’où bataille homérique : l’ennemi, après une héroïque défense, s’est retiré décimé par nos feux de salve au pétrole et à l’eau bouillante ».
Cette forme à quatre bras du fils de Shiva et Parvati, à tête d’éléphant, est l’une des sculptures cham les plus sophistiquées. VII siècle. Musée de Danang. Le piédestal est resté sur place
Comparatif entre la sculpture lors de sa découverte et aujourd’hui, au musée de Danang…
Il faut dégager la zone de recherche. « Hier, nous avons mis le feu à la brousse autour des terres, et ce matin nous avons trouvé une énorme pierre inscrite qui était cachée sous des roseaux de 5 mètres, formant ici les prairies. Nous promettons dix cents aux coolies pour chaque fragment trouvé. Aussitôt, surgissent cent trente morceaux d’inscriptions de toutes tailles. »
Les fouilles marchent à merveille; les pieces découvertes sont nombreuses : sculptures, piédestal, statues, lingams..
Une tour avant son déblaiement
La meme tour après son déblaiement
Les coolies participent activement aux fouilles, mais, superstition oblige, font preuve de beaucoup de prévenances et d’interrogations:
« Quand nous donnons l’ordre d’enlever une pierre ou d’attaquer un monticule, les coolies [] font un discours à la pierre ou à la terre [],leur expliquant qu’ils les dérangent parce qu’ils y sont forcés. Une chose aussi les stupéfie : c’est que nous dépensions tant d’argent et de forces pour remuer la terre. Les uns croient que nous cherchons les trésors chams, et que nous sommes guidés par les stèles inscrites que nous dégageons. Les autres disent que nous venons rétablir les monuments. Mais tous ont grand peur que nous ne ramenions les Chams dans leurs
anciens domaines. Ceci est très curieux, et tend à prouver la puissance autrefois considérable des Chams, en cette partie de l’Annam. »
Les locaux ne s’interessent pas aux « vieilles pierres ». Mais l’action de l’EFEO est essentielle pour mettre à l’abri ces oeuvres qui commencent à attirer des convoitises de la part des occidentaux. Le plus connu d’entre eux sera André Malraux, arrêté pour trafic d’oeuvres d’art à Angkor en 1922…
Les découvertes s’enchainent : « Mercredi dernier, j’aperçois au ras du sol lavé par les pluies un disque que je retourne; un premier dégagement au coupe coupe laisse voir une sorte de goulot s’adaptant au disque; et, après une heure de fouilles délicatement opérées, nous mettons à jour un vase en terre en forme de jarre. Or, ce vase contenait un véritable trésor pour des archéologues, toute la parure en or avec pierres précieuses d’une idole chame : mokata, un gorgerin, un collier, une ceinture, des bracelets pour le haut et l’extrémité des bras, deux paires de boucles d’oreilles [] . Il y avait encore deux assiettes en argent et deux lingots d’or montés sur cuve en argent. Tu vois d’ici ma joie ! »
Le trésor de My Son lors de sa découverte
Les scorpions sont de la partie :« Dufour a été piqué au pied par un scorpion. A 5 heures du matin, réveillés par ses appels, nous nous précipitons et trouvons dans son lit la bestiole, nous la zigouillons sans pitié, puis nous pansons la blessure. ». L’architecte Dufour sera finalement sauvé, grace aux soins prodigués à l’hopital.
Un skanda sur un paon, 10eme siècles, lors de sa découverte et aujourd’hui, musée de Danang
La petite équipe rentre à Saigon après 1 an de fouilles exceptionnelles. Carpeaux repart presque aussitôt à Angkor rejoindre son collègue et ami Dufour, nous sommes alors en mars 1904. Il s’agit de continuer les travaux menés au Bayon, en dégageant les fameuses tètes qui font la gloire du monument encore aujourd’hui.
Mais Charles se sent faiblir, harassé de 30 mois de fouilles presque ininterrompues. Il finit par demander un congé de convalescence et repart en bateau le long du lac Tonlé Sap. Il admire la péche « miraculeuse » et se fait photographier avec un immense pélican qu’il vient de chasser.. Ce seront ses dernières photos..
Charles Carpeaux admiratif devant un pelican qu’il vient de tirer (source EFEO)
A Saigon, il doit se faire hospitaliser. Son état empire, bien qu’il tienne des propos rassurant à sa mère pour ne pas l’inquiéter. Le 29 juin 1904, il décéde « d’un brusque accès de dysenterie, sur un organisme déjà miné par une anémie paludéenne très avancée ». Le chef des travaux pratiques de l’EFEO n’avait que 34 ans.
Que reste-t-il de son dur labeur? A sa mort, il a laissé plus de deux mille clichés admirables, de nombreux plans, croquis, estampages qui ont permis de mieux connaitre les Chams. L’EFEO continue d’honorer sa mémoire. Les découvertes faites à Dong Duong et My Son sont en bonne place dans le musée Cham de Danang, l’ancien musée Henri Parmentier ouvert en 1919. Le sanctuaire My Son continue d’etre un haut lieu touristique. La ville de Valenciennes, berceau de la famille Carpeaux, a organisé une exposition sur lui en 2019-2020.
Que sa mémoire soit honorée !
Monument dressé par l’EFEO devant le temple du Bayon, sur le site d’Angkor (source EFEO)
Sources:
– livre « Les ruines d’Angkor, de Duong-Duong et de Myson (Cambodge et Annam) : lettres, journal de route et clichés photographiques », publié par sa mère, sur Gallica
– site photographique de l’EFEO, ou l’on retrouve notamment le résultat de toutes les fouilles, https://collection.efeo.fr/
Hué, Vietnam, quoi de neuf en 2024 ?
L’année 2024 a été riche d’embellissements en centre ville ! Parc, jardins et d’autres « promenades » sont en cours d’aménagement, comme le long du marché Dong Ba, au «belvédère » (vong canh), et surtout le long du bras Nhu Y qui se jette dans la rivière au niveau de la « digue de pierre » (Dap Da). Un autre parc a été créé à l’entrée du canal Dong Ba, en mémoire d’un artiste très célèbre ici, Trinh Cong Son. Mais le plus impressionnant est le nouveau pont qui enjambe la rivière des parfums à Kim Long. On s’attendait à une passerelle, c’est finalement un immense pont qui sera en service dans quelques mois.
Le nouveau pont au niveau du quartier kim long (photo journal Lao Dong)
A noter également la construction d’un autre pont démesuré à l’embouchure de la rivière des parfums, reliant la lagune du nord à celle du sud au niveau de Thuan An.
Le parc du « dragon », situé à quelques kilomètre de la ville, est lui aussi en cours d’aménagement. Grace aux touristes occidentaux nombreux à accéder au dragon de ciment, celui-ci est sauvé ! il n’est plus question de le demolir.
Le parc du dragon en voie d’aménagement
Les aménagements le long de la rivière, au niveau de la pagode Thien Mu, sont aussi trés réussis. Nombreux sont les locaux qui s’y pressent pour admirer le coucher de soleil. Certains font aussi du paddle en été.
Le long de la mer, en raison du changement climatique, une digue de plusieurs kilométres de long est en cours de construction. Le chantier est très impressionnant et on espère que cela sufira à protèger la cote, et notamment le resort Villa Louise de notre ami michel.
La nouvelle digue de protection de la plage, au niveau du resort Villa Louise
Moins glamour, l’élargissement de nombreuses rues à Hué, ce qui occasionne des destructions de maisons et d’arbres. Cela ne régle pas pour le moment la question du manque de places de parking.. On a meme des bouchons à Hué au moment des heures de pointe !
La société vietnamienne Vinfast produit depuis peu des petites voitures très colorées, toutes électriques bien sur ! Prix à partir de 9000 euros (en location de batterie). Il semble que ce soit un « carton » en cette fin d’annee, car, étonnement, il n’y avait aucun modèle de petites voitures au Viêtnam avec cette voiture.
La nouvelle Vinfast VF3 aux couleurs et décos variées..
Du coté des édifices construits du temps de la période francaise, on a appris que la ville voulait protéger les restes de l’ancienne cimenterie Bogeart (voir article dédié). Voila une bonne nouvelle ! Une belle maison a été renovée par la propriétaire de l’appart hotel Cocodo, rue Ham Nghi. Je vous en parlerai ulterieurement.
Les anciens bâtiments de la cimenterie Bogaert (photo journal Lao Dong)
Dans la citadelle, le palais Kieng Trung, détruit en 1947, a été reconstruit et réouvert au public. Le palais Thai Hoa a été rénové entierement lui aussi.
Mais l’evenement commercial de l’année, c’est l’ouverture du premier centre commercial digne de ce nom à Hué ! un immense mall Aeon ouvert par des investisseurs japonais. On y va pour profiter de la clim, et acheter des viennoiseries. Mais il n’y a pas vraiment de « locomotive » (le supermarché vend les produits 10 à 30% plus cher qu’ailleurs..), alors je ne suis pas sur que le succés dure bien longtemps. Les boutiques sont trop chics pour le niveau de vie des Huéens, le centre est trop grand.. Il y a meme un café ou l’on peut se relaxer en carressant des chats.. Mais qui est stressé au vietnam ?!
Le nouveau centre commercial Aeon de Hué (photo internet)
En ville, toujours plus de cafés ! malgré la hausse des prix de l’arabica, la concurrence effrainée fait baisser le prix des expressos. Le prix moyen est de 16.000 vnd, soit 0.60 euros. Les ventes à emporter des « bubble tea » sont présents partout en ville.
Le commerce en ligne est toujours aussi florissant ainsi que les livraisons à domicile des produits de bouche. Les viennoiseries commencent à se developper ici, c’est nouveau.
Et on a meme une chocolaterie Marou, les fameux francais « faiseurs de chocolat » au Vietnam ! Longue vie à eux à Hué !
Un beau travail d’anemagement pour la nouvelle boutique Marou..
D’un point de vue économique, on notera la mise en service d’une immense usine d’assemblage de bus, de camions et vans près du port de Hué, à Chan May. C’est un projet à 200 millions de dollars. Le vietnam avance vers l’industrie.
Une revolution silencieuse s’est aussi produite au vietnam cette année ! il y a deux ans, le gouvernement annoncait une dématerialisation des paiements de proximité.. ca faisait doucement rigoler car tous les viets payent en cash. Mais cette année, toutes les banques ont proposé à leurs clients de payer avec leur smartphone. C’est gratuit tant pour le commercant que pour les clients. De fait, tout le monde paye comme ca, en flashant un QR code, pour des montants ridiculement faibles.. Bravo le Vietnam !
De meme, au niveau national cette fois, on nous annonce un train à grande vitesse pour 2035 ! Il parait que la vitesse dépassera 350km / heure. De quoi décorner les buffles d’eau !
Coté tourisme, l’année fut calme. Il n’y a toujours pas de vols internationaux au nouvel aéroport de Hué. Beaucoup des touristes vietnamiens pendant l’été, et des touristes coréens, japonais, chinois et occidentaux toute l’année..
A noter enfin que la ville de Hué est devenue une province à elle seule, comme Hanoi, Saigon, Cantho, Haiphong et Danang.. mais cela ne change rien pour les touristes…
Hué est la plus belle ville du Vietnam et nous vous y attendons!
Escapade à Quy Nhon ! Partie 4, la presqu’ile
L’objectif premier de mon escapade à Quy Nhon était de pouvoir marcher le long de la côte et découvrir les sites et ports de pèche disséminés ici ou la. Car les vues aériennes de cette partie du Vietnam sont à couper le souffle..
Mais il fallait bien me rendre à l’évidence, au vietnam, rien n’est fait pour la marche. Soit les sentiers n’existent pas, soit la côte est privatisée.
L’arrivée sur le site de Nhon Hai, par temps d’orage!
Je commence néanmoins mon escapade par ce qui me semble le plus authentique, le port de Nhon Hai, au sud de la presqu’ile. C’est à environ 1 heure de moto de la ville (il existe aussi des bus publics) et les derniers kilomètres se font sur une 4 voies ! La descente vers le village est impressionnante avec une vue magnifique sur la mer et un gros rocher qui protège le port.
C’est un petit port de pèche et, en cette saison (début octobre), il n’y a aucun touriste. Il n’y a pas de port proprement dit ni de jetée, les bateaux mouillent au large. Les pécheurs utilisent des paniers ronds pour faire les allers et retours.
Une partie du village de pécheurs de Nhon Hai
L’endroit est bucolique, se baigner est très agréable, on peut déguster des banh xeo et boire de la bière locale. Evidemment ici, personne ne parle anglais. Le kilo de langouste est à 1,2 millions, soit 45 euros.
Coquillage et oursins en retour de pèche
Il y a quelques petits hôtels et avoir une chambre face à la mer est magique.
« J’aime ma patrie! » un peu de propagande ne fait pas de mal!
Je voulais aller voir la pointe sud de la presqu’ile. Mais le promoteur Merryland a complètement privatisé cette espace de plus de 200 hectares ! Un resort Marriot devrait sortir de terre un jour, même si le projet global semble au ralenti. Impossible d’aller également au port de Hai Minh comme indiqué dans un article précédent. Le reste du sud de la presqu’ile est une immense zone industrielle en cours de développement.
J’ai tenté ma chance en allant vers le nord. Les collines en hauteur du bord de mer sont riches en panneaux solaires et en éoliennes. L’accès ne semble pas possible.
J’ai tenté ma chance plus au nord, à Nhon Ly. Le village est assez ordinaire, bien que des âmes généreuses aient commencé à peindre et décorer quelques ruelles qui accèdent à la plage. Celle-ci part à gauche et on aimerait bien la suivre sur les 9km de sa longueur. Mais un gardien stoppe le passage dès l’entrée dans la zone du resort FLC Luxury Resort Quy Nhon. Pourtant, cet immense et magnifique resort est … fermé en cette saison. Encore un hôtel fantôme.
Le port de Nhon Ly. Au fond, l’immense resort FLC Quy Nhon
A droite de la plage, on peut grimper sur les rochers.. il y a un semblant de chemin et la vue est superbe. En contrebas, des pécheurs sont installés en pleine mer dans des bateaux ronds très instables.. Bonne chance à eux ! Sur la pointe, la vue est superbe.. enfin on respire!
La côte escarpée au depart de Nhon Ly
Le village est aussi le point de départ des sites de Eo Gio et Ky Co. Encore des sites privatisés et donc payants que je décline. Sur la place de parking au depart de l’attraction d’Eo Gio, il y a un hotel dans le style de Santorin avec un faux moulin à vent en haut.. le Vietnam n’a t il rien à offrir de typique? En revanche, je vous recommande la visite de la pagode juste à coté.
L’arrière du village de Nhon Ly est un vaste chantier mené par FLC. Autour d’un golf, on y construit à la vitesse de tortue des villas qui semblent abandonnées aussitôt construites…
Pour conclure cette expérience, je dirais que la côte est magnifique.. en photos aériennes.. Dommage ! Mais bon, n’étant resté sur place que 2 jours, je reste preneur de conseils sur les éventuels endroits accessibles..
Escapade à Quy Nhon ! Partie 3, l’ancien séminaire de Lang Song
Voila un bel endroit assez inattendu. Il est en effet rare au Vietnam de voir la promotion touristique pour un établissement catholique.
L’endroit s’appelle « Tiểu chủng viện làng sông », littéralement « petit séminaire du village fluvial ». Les petits séminaires existaient en nombre autrefois au Viêtnam, comme en France. Village fluvial, car le site est situé le long d’un fleuve qui se jette dans la mer à 3km de là. Il ne faut pas oublier qu’autrefois, tous les transports se faisaient en bateau.
L’endroit est à une douzaine de kilomètres du centre ville et facilement localisable. Il est pourtant en pleine campagne mais proche d’un axe routier important qui ne demande qu’à se développer.. L’ensemble est magnifique et fait plus de3 hectares, au milieu des rizières.
Lorsqu’on accède au séminaire, on s’attend à voir de jeunes prêtres.. Mais non, ici, il y a que des religieuses ! Le séminaire lui, a déménagé en 1968, et les bâtiments ont été confiés en 2012 à une nouvelle congrégation catholique diocésaine, « les Servantes de Jésus de la Miséricorde ». Plus de 140 jeunes sœurs et postulantes vivent ici. En à peine 10 ans d’existence, c’est impressionnant !
Les bâtiments font office de maison-mère provisoire, et de centre de formation. Beaucoup de religieuses se préparent à occuper des fonctions éducatives dans les jardins d’enfants des communautés catholiques.
L’accueil est chaleureux mais une seule sœur parle anglais. Aux heures d’ouverture, on peut faire le tour des bâtiments, se reposer dans le jardin magnifique. Il y a même une boutique souvenir. Les plus chanceux pourront visiter la chapelle. Tous les bâtiments sont dans un état impeccable.
La première implantation du séminaire date des années 1860, à la fin de la persécution des catholiques par le roi Tu Duc. Mais c’est aussi et surtout l’une des premières imprimeries catholiques du Vietnam, avec l’impression d’ouvrages en Quoc Ngu, la langue romanisée du vietnamien. Les arbres les plus anciens ont été plantés en 1892.
Les bâtiments actuels datent des années 20-30, avec un style en voute d’ogive, habituelle à l’époque. De nombreux missionnaires français sont passés par la.
Photo internet extraite du site https://quynhontrip.com/tieu-chung-vien-lang-song/
Ce bel endroit mérite quelques recherches de ma part ! À suivre donc !
Escapade à Quy Nhon ! Partie 2, le port
Le port de pèche de Quy Nhon est un endroit fascinant, une ruche en constante effervescente et surtout accessible aux visiteurs.
Entrée du port de pèche de Quy Nhon. A l’arrière, le port des marchandises
L’accès se fait par la rue Tran Hung Dao, en face du numéro 39. On arrive sur une jetée qui matérialise l’entrée du port de pèche.
Dans l’enceinte du port, à droite de l’entrée, on voit une myriade de petits bateaux qui transportent des passagers pour le port de Hai Minh et tous les sites autour. Les scolaires payent 10 kvnd par trajet, les touristes un peu plus..
Transport des passagers vers Hai Minh
Vente des poissons d’élevages encore vivants
Un peu plus loin, on avance sur la jetée.
Toute la journée, des bateaux très colorés, petits ou grands, ne font qu’entrer et sortir du port. Certains d’entre eux s’arrêtent à la jetée pour faire une provision de glace, d’eau et de provisions avant un départ prolongé en mer.
Certains préfèrent la glace « pillée ».. les machines utilisées ont des « dents » de 7cm…
Sur cette même jetée, il y a aussi souvent un bateau qui transporte passagers et marchandises vers le port de Nhon Chau, l’ile de Cu Lao Xanh, située à 20km au sud de Quy Nhon. Hélas, il n’est pas autorisé à prendre des étrangers.
Le bateau pour l’ile de Cu Lao Xanh, transportant aussi des cercueils!
A l’intérieur du port, vers la gauche, on accède au marché de poissons. Les bateaux de pèches arrivent là pour décharger leur cargaison. C’est très rapide quand ils ont eu le temps de trier le poisson par catégorie, un peu plus long sinon.. C’est un ballet incessant dans un brouhaha et une agitation toute vietnamienne. Un bazar indescriptible qui vaut le détour !
Il est midi et pourtant encore beaucoup d’agitation… ici la « criée » est au sens littéral..
C’est mieux d’y aller le matin pour profiter du soleil pour faire des photos..
Apres 2 heures à observer les allers et venus, je suis allé en bateau à Hai Minh. La traversée prend une quinzaine de minutes, un peu plus si le bateau descend des passagers ailleurs.
Etonnement, le port de Hai Minh n’est accessible que par la mer. Comme tous les petits ports vietnamiens, c’est sale et d’un intérêt touristique limité. Mais on peut néanmoins marcher jusqu’en haut de la colline ou domine une immense statue de Tran Hung Dao, le héros vietnamien qui a, en 1288, chassé les envahisseurs mongols dans la bataille navale mémorable de Bach Dang.
Le port de Hai Minh, depuis la terrasse de la statue de Tran Hung Dao
Un peu plus loin, on peut descendre vers une jolie crique très ensoleillée. Au vue des restes de coraux, le snorkeling doit être valable à proximité.