Catégorie «Fête du Têt 2013»

La passion du jeux !

Les vietnamiens ont toujours été « joueurs » et la fête du Têt est une occasion de plus pour s’adonner à cette pratique. Autrefois, l’administration française était « ennuyée » de voir les vietnamiens se faire plumer par les chinois lors de ces jeux d’argent, essentiellement aux jeux de cartes. Le nouveau régime de Ho Chi Minh a mis bon ordre à ces pratiques mais en me promenant à la campagne, je constate que les habitudes ont la vie dure ! Un peu partout, des parties de cartes, des jeux de dés, un combat de coqs… Et les sommes qui sont misées sont loin d’être anecdotiques…

Tout le monde jouent, des enfants aux adultes… Durant le Têt, force est de constater que le désœuvrement est grand pour les jeunes … Alors on boit et on joue !

Préparatifs du Têt …

A Hué, c’est l’été alors que ça devrait être encore l’hiver ! Le soleil illumine la citadelle et les fleurs ont envahi les rues… spectacle magnifique !


Les chrysanthèmes jaunes sont les stars du Têt


Devant la citadelle

A chacun son style...


Les mandariniers sont aussi partout..


Rue Tran Phu

Un culte très suivi au Vietnam: Ông Tao

Une semaine avant le Têt, c’est-à-dire le 23 décembre (calendrier lunaire), c’est la mise en route du Ong Tao, le génie qui veille sur chaque foyer, le roi de la cuisine, le délégué de l’Empereur de Jade au sein de chaque famille qu’il protège, l’ange gardien.

Ong Tao est le gardien de la famille dont il contrôle tous les actes ; son autel est installé dans la cuisine de chaque maison vietnamienne. Selon qu’on observe avec plus ou moins de soin les prescriptions de son culte, le bonheur ou le malheur règnent dans la maison. Il est défendu de causer bruyamment ou de se livrer à des inconvenances dans la pièce où il est installé ; on ne peut encore y pleurer, y chanter, s’y disputer; y répandre du sang, y laisser séjourner ou y introduire des choses impures telles que des immondices…

Chaque année il se rend auprès du souverain du ciel pour lui remettre le rapport des faits (bon ou mauvais) de la famille.

Ainsi pour le rendre favorable, doit on bien préparer son voyage.

On offre a ong Tao des provisions de bouche, des papiers votifs, un bonnet à aile de libellule et des vêtements confectionnés en papier mais pas de pantalon. Comme moyen de transport la carpe légendaire, parfois la cigogne ou le cheval rapide toujours en papier lui sont offerts. Toutes les offrandes ayant été déposées sur l’autel, on procède à la cérémonie du départ. Les rites consistent surtout en prosternations faites par le maître de la maison qui prononce l’oraison suivante : « Moi, un tel, homme pieux, je vous salue, Roi du foyer, et me permets de vous offrir, à l’occasion de cette fête, les modestes présents que voici. Au cours de l’année qui va finir, j’ai joui, grâce à votre toute-puissante protection, d’une inaltérable prospérité. Je vous en remercie humblement et vous prie de me conserver votre faveur en intervenant pour moi auprès de la Cour céleste. Que tous, dans la famille, ayons du riz à manger, des vêtements pour nous couvrir et que règnent constamment parmi nous la paix et le bonheur. Telle est la grâce que je vous demande, Roi du foyer ». A la suite de cette invocation les objets votifs sont brûlés.

Ce culte a lieu le 23 décembre, avant le levée du jour ou après la tombée de la nuit. Car Ong Tao n’aime pas la lumière… Les habitants, après avoir célébré son culte dans leur habitation, vont déposer Ong Tao au pied d’un autel aménagé dans la rue, proche d’une intersection.

Ainsi paré, il se met en route pour accomplir sa mission et ne reviendra que le dernier jour de l’année accomplir le même cérémonial.

Comment le dieu de la cuisine peut-il avoir, sur la prospérité de la famille, autant d’influence ? Le génie de la cuisine est le dieu du feu domestique. Or, le feu est important au point de vue magique; il symbolise le soleil et a les mêmes-vertus que lui ; il a une action purificatrice, il écarte les fantômes. Entretenir du feu dans la maison est donc déjà une garantie de pureté, de puissance, et partant de bonheur. Autrefois, c’étaient les trois pierres du foyer qui héritaient de cette puissance bienfaisante.