Catégorie «Vivre au Vietnam»

Hué: un art de vivre millénaire retrouvé

Rendre visite à Kim Lan dans sa propriété, c’est comme plonger pour quelques heures dans le hue d’autrefois, du temps de sa splendeur. On ne peut qu’être charmé, tant par les lieux que par la personnalité et le talent de Kim Lan.


Kim Lan nous reçoit toujours royalement..

Ne vous fiez pas à son âge.. elle a beau avoir 80 ans, elle conserve une énergie et un dynamisme que peu d’entre nous ont. Kim Lan est née à Hué. Elle est de sang royal par sa mère et sa grand mère. Son père eut un poste important dans l’administration mais fut tué aux premières heures de la guerre. Kim Lan étudie la philosophie à Hué puis obtient l’une des premières bourses pour aller étudier en Allemagne. Nous sommes en 1965, elle a 25 ans. Elle apprendra la langue de Goethe là bas puis, après un long parcours universitaire, enseignera pendant plus de 10 ans la philosophie comparée orientale (bouddhisme) à l’Université de Munich. En parallèle, elle ouvre un restaurant des spécialités de Hué, ce qui lui permet de ne pas oublier le Vietnam et de gagner suffisamment d’argent pour ses futurs projets.


Kim Lan devant sa maison d’habitation


L’écran traditionnel dans le jardin

Une fois la retraite acquise, elle décide de revenir à hué pour mettre son talent au service de sa ville natale.

La propriété familiale est une maison-jardin. Elle est située en bordure de la rivière des parfums, à quelques centaines de mètres de la pagode Tien Mu. Le terrain faisait 3500m2, mais une partie a été « pris » après 1975. Le jardin d’agrément est bien ombragé, inondé lors des crues régulières. Porche, écran traditionnel, maisons dans le style local, rien ne manque. Par le jardin, on accède à trois bâtiments traditionnels. Le mobilier est exceptionnel. Ce qui n’est pas d’origine familiale a été acquis localement, comme le très beau lit ayant appartenu à la dernière reine mère, Tu Cung. Du mobilier plus moderne a été fait par le frère de kim Lan, créateur de talent qui exporta de nombreux meubles en bois..


festival de couleurs lors des fetes

Depuis son retour, Kim Lan organise de nombreuses expositions et réceptions dans sa propriété. Expositions d’art, d’ao dai, de photos. A chaque fois, ses réceptions sont de merveilleux lieux de rencontre pour le monde culturel et artistique. La gastronomie y est sublimée : elle reçoit ses invités avec des mets préparés par elle et son équipe, dans la plus pure tradition de Hué. Offrir de telles réceptions serait inabordable en Europe, alors on l’apprécie d’autant plus…


Chorégraphie lors d’une des réceptions, avec l’artiste franco vietnamien Sébastien Ly


Nombreuses invitées en ao dai, pour le plaisir des yeux.. et des selfies!


La gastronomie locale à l’honneur, un plaisir d’autrefois retrouvé..

Kim Lan écrit beaucoup sur les traditions locales, sur la vie passée, sur le bouddhisme, participe à des colloques.. On l’a vu récemment s’exprimer en français sur l’apport de Corneille dans le théâtre traditionnel vietnamien..

Kim Lan a mis à profit la période du covid 19 pour ouvrir un petit musée au sein de sa propriété (1). On y découvre de nombreux objets usuels d’autrefois, au milieu d’une riche collection de céramiques trouvées par les pécheurs dans la rivière de parfums. Pour le visiteur, c’est surtout la chance de pouvoir accéder à sa propriété et de découvrir un intérieur authentique de Hué.


Vue d’une partie du musée de Kim Lan


Visite de la consule japonaise de Danang

La propriété a d’ailleurs servi au tournage du film sur Tring Cong Son, auteur compositeur très célèbre au Vietnam, et qui fut aussi ami de Kim Lan.

Des projets, Kim Lan n’en manque pas. Son prochain objectif est d’ouvrir un centre culturel européen à Hué. La ville a beaucoup de chance d’avoir Kim Lan. Elle nous offre le meilleur des deux cultures, locales et occidentales, à travers un généreux trait d’union.

(1) Bảo tàng Gốm Cổ Sông Hương (Huong River Antique Pottery Museum). Se renseigner sur la page fb « Lan Viên Cố Tích ».

Découvrir Hué avec un couple franco-vietnamien

Vous voulez découvrir Hué ? Si vous voulez comprendre le Vietnam d’aujourd’hui ou si vous êtes intéressé par l’un de mes thèmes de prédilections comme la culture locale, la période coloniale, l’histoire (hormis la guerre), l’architecture ou même le catholicisme, je peux vous aider à découvrir la ville et échanger avec vous. Attention, les étrangers ne peuvent être guides touristiques au Vietnam, il ne s’agit donc pas de visites guidées. Mais une ballade ou une simple rencontre avec un français passionné, marié à une vietnamienne et vivant à hué depuis plus de 10 ans. Envoyez-moi un email pour plus de précisions avec vos centres d’intérêt. Voyageurs individuels bienvenus car c’est plus facile pour la moto..

Et si vous voulez simplement en savoir plus sur notre vie ici et sur la culture locale, alors rencontrons nous au cours d’un repas.. Ma femme, de Hué depuis toujours et parlant bien français, et moi-même seront heureux de partager avec vous nos connaissances.

N’hésitez à nous contacter !

Conseils pour bien voyager au nord Vietnam (partie 6 et fin)

Il faut vraiment tenir compte du temps qu’il fait ! Seul un temps sec et ensoleillé va rendre le séjour agréable, sans danger, et parfait pour les photos… Il faut donc être capable d’adapter son déplacement en fonction de la météo. Attention ! dans le nord, suivant les saisons, il peut faire très froid et même neiger..


Fleur de bananier sauvage

La moto me semble indispensable pour visiter le nord, encore plus que dans le reste du Vietnam. Les routes sont parfois infranchissables en voiture. Les routes sont tellement sinueuses qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour ne pas être malade en voiture. De plus, les chauffeurs ici n’ont qu’un seul objectif, aller le plus vite possible d’un point à un autre.. de fait, les arrêts sont peu nombreux.. Très frustrant ! Notre scooter a parfaitement rempli son rôle, on est passé partout, même à deux et un sac à dos sur la moto. Bien sur, les scooters automatiques sont à éviter en dehors des grands axes: trop dangereux. Il est aussi toujours possible d’aller la-bas avec les bus locaux, et de louer une moto sur place. Pas d’auto-stop ici, mais des taxis moto un peu partout. Il vaut mieux connaitre le Vietnam en general et les bases du langage.


Vous trouverez partout de quoi boire un thé voire fumer une pipe a eau locale..

A part dans les resorts et quelques homestays, il n’y a pas grand-chose à manger pour les touristes dans les villages. La nourriture est peu variée et ca devient vite pénible. Nous avons quand même eu la chance de manger plusieurs fois du très bon poisson au marché, cuit au bbq pour 2 ou 3 euros.. un régal..

Voyager en solo ou avec un guide ? on peut voyager seul avec un gps, mais être accompagné d’un guide est toujours préférable.. Personne ne parle l’anglais dans ces régions.


Motifs ethniques sur jupes plissées

Sur la partie du Vietnam que nous avons visitée, on croise essentiellement l’ethnie Thai (noir et blanc) et Hmong. Les Hmong portent encore tout ou partie de leur tenue traditionnelle, mais les tenues sont faites avec des tissus synthétiques pré imprimes venus de chine.. Dans tous les grands marchés, il y a une machine pour plier les jupes ! Même les hottes traditionnelles en vannerie sont de plus en plus remplacer par des hottes en plastique, importées. Le spectacle n’est donc pas aussi beau qu’à Sapa ou qu’aux marchés traditionnels autour de Bac Ha.. A noter aussi que là ou nous sommes allés, les femmes ne semblaient pas trop aimer être prises en photos..

Pour en savoir plus, vous pouvez aussi découvrir la video que nous avons réalisée:

Vers Mu Cang Chai et le village de La Pan Tan (partie 5)

Apres Tu Le, la route grimpe ! On traverse des forets, on croise une piste d’envol pour parapentes, on passe un col et on arrive enfin sur le site incroyable des rizières en terrasse de Mu Cang Chai. Sur au moins 15km de longueur, s’étalent d’innombrables rizières, toutes plus belles que les autres.


L’arrivée sur Mu Cang Chai et un nouveau resort en construction


L’impressionnante succession de rizières en terrasse

L’altitude tourne ici autour de 1000 mètres, ce qui permet de ne faire qu’une récolte par an. Le riz est planté en mai et récolté à la fin du mois de septembre. Mi octobre, nous arrivons un peu tard mais il reste encore de nombreuses parcelles à moissonner.

Plus important sans doute est le temps qu’il fait. Sans soleil, les rizières perdent de leur charme. Il faut donc bien viser quand on va la bas ! On n’a pas eu trop de chance sur ce coup la ! mais vous trouverez sur internet des quantités astronomiques de vidéos et autres photos.


Paysages à La Pan Tan

La petite ville s’étend sur plusieurs kilomètres et n’offre pas d’intérêt. Un petit marché existe, une gare routière pour ceux qui viennent en bus, quelques homestays en ville.. Ce n’est pas encore Sapa, car peu de touristes étrangers ici, mais cela le deviendra surement assez rapidement. Un immense resort est en cours de finition sur une colline, un endroit magnifique à l’entrée de la zone.

Le site de « la photo », celle qu’on trouve sur internet et sur toutes les pubs, fait l’objet d’un business bien chaotique.. l’accès est payant (environ 1 euro) et les « xe om » (moto taxi) se battent pour vous emmener la haut. Nous n’y sommes pas allés.


Au premier plan, un riz traditionnel planté dans la terre. Cette technique ancestrale est remplacée par le riz sur eau, qui demande moins de soins

On a préféré se replier sur le village de La Pan Tan, un peu en amont, un charmant village qui offre suffisamment de rizières en terrasses pour se promener le temps d’une ou deux journées. Le soleil a fini par apparaitre, permettant de faire de belles photos.


Paysages sur les hauteurs de La Pan Tan


Moisson tardive.. c’est bien pour les photos mais pas bien pour la récolte: trop mur, une partie du riz a pourri


Sur les rizières en terrasse difficiles d’accés, on utilise des « caisses » en bois pour « frapper » les gerbes de riz et détacher les grains. On voit aussi ces memes caisses dans les rizières en terrasse dans le Yunnan chinois


Boutique de tissus ethniques à destination autant des locaux que des touristes

Les rizières de Tu Le (partie 4)

Nous voici donc à Tu Le! 184 km de Hanoi seulement..

On a la chance d’arriver en plein milieu de la moisson! Et notre petit hôtel est au milieu des rizières! Ici, l’altitude est de 650 mètres, ce qui permet 2 moissons par an, en mai et début octobre donc. On croise essentiellement l’ethnie H’mong. Un magnifique resort domine la ville: « Le Champ », chambre à 200 euros en saison!


Vue des rizières depuis notre hotel..


Les jours de moisson, c’est une vraie ruche!

On croise aussi une institutrice ici. Elle nous explique qu’enseigner auprès d’ethnies permettait de gagner 350 euros autrefois mais qu’à présent, les avantages ont disparu. Les salaires sont « normaux », 210 euros… En revanche ici, les prix du foncier sont astronomiques : 200.000 euros pour une (petite) surface commerciale en bordure de la route.. on n’est pas prêt de s’installer ici !

Sur la route des photographes, vers le village de Tu Le (partie 3)

A partir de la ville de Nghia Lo, on retrouve la route QL32 que nous avions prise au départ de Hanoi. 100km de belle route pour aller jusqu’à Mu Cang Chai, la « mecque des rizières en terrasse » du Vietnam. La population est essentiellement de l’ethnie Thai et H’mong.

On découvre beaucoup de choses le long de la route. Les premiers kilomètres sont de la foret puis des plantation de thé sur les collines. Plus loin, on croise une famille qui sépare les écorces des canneliers. Ces arbres poussent bien ici mais retirer l’écorce signifie faire mourir l’arbre. Le bois est alors utilisé pour la fabrication de meubles. On s’arrête dans un village de l’ethnie Man, peu nombreux.


Travail de l’écorce du cannelier: on enléve la partie impropre..


Cannelle: le résultat final

On est invité à déjeuner dans une famille H’mong dont le grand père a combattu au coté des français. L’accueil est très chaleureux, comme toujours, mais ce n’est pas toujours de tout repos pour nous ! Ma femme doit répondre a une multitude de questions (et répéter plusieurs fois les même choses…). Quant à moi, on me pousse à boire toutes sortes d’alcool.. Les repas sont toujours très riches et il est difficile de reprendre la route sans faire une sieste ! Dans la discussion, on comprend que la famille vit bien sans trop travailler.


Maison traditionnelle ethnique ou nous avons été accueillie


Le repas en famille..


Chaque alcool a des vertus thérapeutiques! Celui là est fait avec une variété de fruits de la passion

On arrive à Tu Le, célèbre non seulement pour ses rizières en plateaux, mais aussi pour son riz vert, un riz jeune, parfumé, consommé en dessert et vendu 10 fois le prix d’un riz normal..


Préparation du « Côm », riz célèbre dans tout le nord Vietnam