Cay neu signifie « sommet de l’arbre ». C’est une tradition qui s’etendait autrefois dans tout le Viêtnam, comme en témoignent les témoins du temps passé, comme Jean Koffler. Ce missionnaire a eu la chance de vivre quelques années à Hué a une époque ou aucun occidental ne résidait. Ce privilège lui était accordé car il était médecin du Seigneur Vo Vuong, qui a régné au centre Viêtnam de 1736 à 1763.
Dressage du cay neu dans la citadelle (photo journal Lao Dong)
Dans ses mémoires, il écrit, à propos du Tet à Hué : « de grandes perches sont élevées devant les portes du palais royal et de toutes les habitations. Tout en haut sont placés des rameaux verts réunis en faisceau []. Les païens ajoutent certains ornements comme par exemple des papiers légèrement teintés d’or ou d’argent [pour mettre en fuite les démons], une poignée de paille et une petite corbeille dans laquelle ils déposent quelque menue monnaie pour acheter au ciel le bonheur qu’ils désirent. Cette démonstration solennelle ne manque pas d’actes superstitieux. Ils doivent en effet lever et abaisser les perches à certaines heures déterminées, ainsi ils présagent de la bonne ou de la mauvaise fortune que leur portera l’année nouvelle. Si, par hasard, l’une des perches est abattue par le vent ou par toute autre cause, ils sont persuadés, sans qu’il soit possible de les détromper, que cette année sera fatale à quelqu’un de la maison ou de la famille. »
Le transport du bambou n’est pas la chose la plus simple à faire.. (photo television TRT)
Depuis quelques années, la cérémonie du « cay neu » est remis à l’honneur par les responsables de la citadelle. Dix jours environ avant le Tet, un immense bambou est coupé puis amené à la citadelle, pour être dressé devant l’un des bâtiments symboliques de l’ancienne capitale. Pour être valable, le bambou doit être plus élevé que le plus haut bâtiment de la propriété, ici la citadelle.
C’est une très belle cérémonie haute en couleur.
Notre amie Kim Lan organise aussi chez elle cette cérémonie et y convie ses amis.
Le protocole est strictement respecté, avec l’aide de moines bouddhistes pour les invocations et les offrandes.
Lors de l’abaissement du mat, les nombreux invités veulent à tout prix toucher l’étendart pour s’attirer à soi richesses et bonnes fortunes pour la nouvelle année..
Les superstitions sont encore très présentes à Hué et ce n’est pas juste du folklore..