Catégorie «Indochine»

Grâce à Albert Kahn, l’Indochine en couleur !

Depuis 2022, les images en couleur de l’Indochine des « Archives de la Planète » sont en ligne! On connaissait quelques unes de ces images à travers des ouvrages papiers ou des expositions, mais la mise en ligne de toute la collection est extraordinaire. Pas moins de 1393 images et 29 petits films concernent l’Indochine !


Pousse pousse local avec roues en caoutchouc, un luxe! On trouve encore les fleurs en arrière-plan.. rien n’a changé, ou si peu!


Flamboyant dans une rue paisible de Hanoi à l’heure de la sieste..

Rappelons qu’il s’agit des images prises par l’officier Français Léon Busy entre 1914 et 1917, photographe ayant mis son talent au service du banquier Albert Kahn. Celui-ci finance le projet de prendre en photo « la planète » en utilisant les meilleurs procédés techniques de l’époque, à savoir les autochromes. Ceux-ci, inventés par les Frères Lumières, sont commercialisés à partir de 1907 et permettent d’obtenir de très belles photos sur plaques de verre. C’est lourd, fragile et cher, et donc rare. Un trésor inestimable et on sait gré au département des Hauts de France d’avoir numérisé toutes ces images. Pas moins de 69.000 photos et films, prises entre 1907 et 1931 dans 50 pays sont à présent disponibles en ligne !

Léon Busy reste donc en Indochine le temps de la 1ere guerre mondiale. Il nous offre des clichés magnifiques sur le Tonkin, à travers des scènes urbaines ou rurales. On remarquera la beauté des flamboyants, des tenues colorées des habitants et mandarins, les pousse-pousse, l’architecture locale.. On est juste un peu déçu qu’il ne soit pas venu à Hué!

Pour accéder aux collections, suivez le lien : https://collections.albert-kahn.hauts-de-seine.fr/simple-recherche?q=

Bon visionnage !


Objets votifs à Ha noi


La famille de SE Hoang Trong Phu, le mandarin le plus puissant du Tonkin

Apothéose pour les artistes indochinois!

Quelle agréable surprise de découvrir la couverture de la Gazette de Drouot (1) avec un gros plan sur un tableau de Mai Thu ! Cela résume bien l’extraordinaire succès des peintres indochinois, au milieu desquels Mai Thu brille de mille feux ! Et dans le numéro suivant, pas moins de 17 insertions relatives à Mai Thu, à travers de nombreuses ventes en France. Avec, comme témoin de son immense succès, des prix qui donnent le vertige.

Cette reconnaissance, que certains diront tardive, est bien justifiée : des portraits sensuels d’enfants et de jeunes vietnamiennes en ao dai, une peinture principalement sur soie avec des nuances de couleurs estompées. Des compositions simples mais o combien harmonieuses.


Tableau de Mai Thu, vendu à Hong Kong par Sotheby’s en 2021, « Femme au Chapeau Conique le Long de la Rivière des Parfums »


Autre peinture de Mai Thu mis en vente en décembre 2023 (artcurial), peint vers 1950, encre et gouache sur soie

Rappelons que Mai Thu faisait partie de la première promotion de l’école des beaux arts de Hanoi, fondée en 1925. A l’époque, 300 candidats se sont présentés au concours qui s’est déroulé a Hanoi, Saigon, Hue et Phnom Penh. La plupart sont des fils de « bonnes familles », des hauts mandarins ou des lettres. Au final, 10 candidats seulement ont été pris (2) et ont suivi une scolarité de 3 ans. A l’issue, faute de débouchés, ils occuperont des postes de professeurs, comme Mai Thu à Hué pendant 6 ans. Certains partiront en France et.. y resteront ! Mais ils ne renieront jamais leur patrie et continueront de magnifier la beauté de leur pays natal.


Photo des étudiants de l’école des Beaux Arts, avec notamment Georges Khanh, Vu Cao Dam et, au milieu, me semble-t-il, Mai Thu… (source internet)

L’exposition de 2021 consacrée à Mai Thu à Chalon sur Saône a renforcé l’aura de cet artiste. C’est loin d’être terminé, car on nous parle d’une exposition fin 2024 au musée Cernuschi à Paris, réunissant à nouveaux les 3 amis, Le Pho, Mai-Thu et Vu Cao Dam. Et sans doute aussi Le Thi Huu, l’une des rares femmes de l’école des beaux arts, qui partie aussi en France avec le trio précédent. Ce sera à nouveau un grand moment pour la peinture vietnamienne.

(1) Gazette de Drouot du 16 novembre 2023
(2) liste des lauréats, 13 novembre 1925, l’Echo Annamite

La stupéfiante histoire du sceau de Bao Dai, suite et fin !

En écrivant mon article en juillet 2022 (1), je ne pensais pas être si prêt de la fin de l’histoire !


Le fameux sceau coulé par Ming Manh, 10,7 kilos d’or pur..

Une histoire un peu compliquée et pleine de rebondissements. Je concluais mon article en disant que le sceau devait toujours être en possession de la famille de la dernière épouse de Bao Dai, Monique Baudot, morte en 2021.

On aurait pu espérer que ce sceau soit restitué au Vietnam, Bao Dai n’ayant été que le dépositaire d’un objet royal. Mais non, pas du tout.. Le sceau fut mis en vente en novembre 2022 par les ayants droits auprès de la maison d’enchères Million à Paris, et cela a fait beaucoup de bruit ici.
Il faut dire que l’estimation de la valeur était de 2 à 3 millions d’euros, car le sceau est en or pur, pas moins de 10,7 kilos ! Les représentants de la famille royale se sont émues de cette vente et ont même écrit à Emmanuel Macron. Comment imaginer en effet qu’un trésor national puisse aller ailleurs qu’au Vietnam ? La vente a été suspendue puis un accord non public a été signé entre le vendeur et les représentants du Vietnam.


Rétrocession du sceau et de l’épée à Bao Dai en 1952 par les Français, à Dalat.

On saura après coup que l’acheteur n’était pas le Vietnam, mais un vietnamien qui possède ici son propre musée privée(2). Il habite Bac Ninh et vient de récupérer des mains d’un représentant de la maison Million le sceau tant convoité. Il était entouré d’officiels vietnamiens et du représentant de l’Unesco au Vietnam.


L’acquereur du sceau et sa femme, de Bac Ninh

Le sceau est donc revenu au Vietnam, certes pas encore dans un musée public, mais on s’en rapproche ! Espérons revoir ce joyaux revenir aussi à Hué.

(1) https://blogparishue.fr/la-stupefiante-histoire-du-sabre-et-du-sceau-de-bao-dai-dernier-empereur/
(2) Musée Royal Nam Hong, Bac Ninh

Source photos = article de Quy van Le sur Facebook, page « Hue on Focus »

La Grande Guerre et le Monument aux morts de Hué

Beaucoup de touristes passent devant l’ancien monument aux morts sans savoir à quoi il correspondait autrefois. C’est bien dommage car ce monument, restauré en 2017, est vraiment un trait d’union entre le Vietnam et la France.


L’ancien monument aux morts sert de decors pour le festival de Hué

En Indochine, 1.309 Français civils furent mobilisés ainsi que 6.000 officiers et hommes de troupe de l’armée active. Mais ce sont surtout les 92.418 Annamites qui formèrent le plus gros des effectifs pour soutenir les efforts de la mère patrie face à l’invasion allemande. Officiellement, ils furent tous volontaires. L’esprit de curiosité des vietnamiens pour découvrir à quoi ressemblait la France, la possibilité de gagner quelques sous et des médailles, les poussa en effet à s’engager.
70% d’entre eux furent employés à des postes non combattants, dans les usines d’armement notamment. On ne lit que de bons commentaires à leur égard. La mortalité au combat ne fut pas plus élevée que pour les autres combattants. Mais ce sont principalement la tuberculose, la grippe espagnole, les naufrages en mer qui furent à l’origine des décès. On estime que 1500 d’entre eux sont morts pour la France.

Dès la fin de la guerre, on pensa à ériger un monument aux morts à Hué. Le style devait être local, et c’est suite à un concours que le projet de l’artiste Ton That Sa fut choisi.


L’inauguration du monument en 1920 (source Asso. Amis du Vieux Hué)

Il s’agit donc d’un immense écran de maçonnerie, entouré de 2 pylônes traditionnels. Sur l’écran lui-même, on retrouve tous les éléments décoratifs habituels : le caractère Tho pour affirmer l’immortalité des héros, les symboles des saisons, les attributs des mandarins civils et militaires. A l’origine, il y avait 2 cartouches, l’une comportait le nom des 31 morts français, tous habitants de Hué ou de l’Annam, et, du coté de la rivière, une sélection de 78 noms d’annamites. Aujourd’hui, si les noms français ne sont plus visibles, il est plaisant de voir que le badigeon mis sur les noms annamites est fréquemment « gratté » pour laisser entrevoir les noms d’origine…


Les Français d’Annam morts pendant la grande guerre

On choisit de placer ce monument aux morts devant l’entrée de l’école Khai Dinh (aujourd’hui Quoc Hoc), qui fut depuis toujours une école d’élite, pour que les élèves n’oublient pas les méfaits de la guerre ni leur héros.

Le monument fut inauguré le 23 Septembre 1920, en présence du roi Khai Dinh. En 1922, le Maréchal Joffre est venu s’incliner devant le monument lors d’une tournée asiatique.

Aujourd’hui, si le monument existe encore, il n’a plus la fonction de monument aux morts. On parle de lui comme d’un « écran » pour protéger l’entrée du lycée, suivant la culture locale. Il sert aussi de décors et d’arrière scène pour les festivals et autres spectacles. Tous les jours, des centaines de jeunes vont et viennent autour de ce monument pour jouer au badminton et se relaxer..

Mais cet article est en réalité un prétexte pour introduire un texte d’une beauté magnifique « Lettres de Guerre d’un Annamite », publie en 1924 par Jean Marquet, un spécialiste de la culture locale.

Il s’agit de lettres écrites par un paysan annamite qui s’engage pour aller découvrir le pays de ces « diables de français ». Il écrit ces lettres depuis son départ jusqu’à son retour au pays. Le style est charmant, drôle, et tout à fait représentatif de la pensée locale. Il découvre ainsi avec étonnement les chameaux le long du canal de suez et l’absence de rizières, la ville de Marseille et ses quartiers de prostitués, la surprise de ne voir aucun bambou, la mécanisation extraordinaire du pays, le dévouement des infirmières, le fait que riche ou pauvre, chacun travaille dur.. autant de choses forts différentes de son pays !..

Il finit tous ses courriers par une mention « cette lettre ne dit pas tout » et c’est un peu la même phrase que je pourrais écrire à la fin de mes articles !!

Ces 17 pages sont un pur bonheur pour ceux qui connaissent déjà un peu la culture vietnamienne et je vous invite vraiment à les découvrir.
Bonne lecture !

LettresAnnamitePdtlaGuerreJeanMarquet.pdf

Sources:
– texte de Jean Marquet, gallica,
– article sur le monument, BAVH 1937-4

La Toussaint au Vietnam et les tombes françaises à Hué

Les catholiques de Hué représentent environ 5% de la population, un peu moins que la moyenne nationale de 7%. Il faut dire qu’après les événements de 1968, un certain nombre de catholiques sont partis vers le sud, à Saigon puis, pour certains, à l’étranger.

Les catholiques actuels sont malgré tout très dynamiques et très pratiquants. Pour le jour de la Toussaint, des messes solennelles sont organisées dans toutes les églises. On prie surtout pour les saints locaux, dont beaucoup furent des martyrs. Bien sur, la Toussaint n’est pas un jour férié ici.


Ce 2 novembre 2023, un vrai temps de Toussaint pour le cimetière Français!

En revanche, pour le 2 novembre, il ne se passe rien de spécial pour les défunts. Le Vietnam est depuis toujours le pays du culte des ancêtres, et pas seulement un jour par an ! En fait, chaque famille organise le culte de ses défunts aux jours exacts de leur naissance ou de leur décès, ou aux dates anniversaires (par exemple 100 jours après le décès) à travers une multitude de cérémonies. Au Vietnam, on n’a pas non plus pour habitude de fleurir les tombes lors des anniversaires de décès. Les offrandes sont plutôt posées sur l’autel des ancêtres des familles.


Autre vue d’une partie des tombes françaises

Hue garde encore quelques tombes françaises. C’est d’ailleurs le dernier endroit au Vietnam, à ma connaissance, ou l’on trouve encore un cimetière entièrement français.
Les tombes proviennent de l’ancien cimetière français situé non loin de la cathédrale Phu Cam. Ce cimetière a été créé en 1904 et les restes ont ensuite été transférées, tombe par tombe, en 2006 vers un nouveau espace situe dans la campagne de Hue, à 14km de la.
Grace à l’action énergique de l’Association des Amis du Vieux Hué, de nouvelles plaques funéraires ont été faites, précisant, lorsqu’on en avait l’information, le métier du défunt. C’est donc aussi une source d’information bien utile pour ceux qui s’intéressent à l’histoire.
Ce transfert a été mené par l’ambassade de France au vietnam, les familles via l’AAVH et les autorités locales.

Aujourd hui, le nouveau carré français du cimetière subit les dégradations dues au climat local, et j’espère avoir le temps à l’avenir pour réparer certaines plaques. Il est agréable de noter que certaines familles françaises passent au cimetière lors de leurs vacances pour honorer leurs défunts morts en Indochine.

Pour ceux qui souhaiteraient s’y rendre, voici les coordonnées gps :
16°23’23.20″N
107°38’34.10″E

Je suis à votre disposition par email pour toute question concernant ce cimetière. A noter que vous avez également plus d’informations sur mon autre site : http://belleindochine.free.fr/HueCimetierePhuCam.htm

Un autre cimetière comprend encore des tombes françaises : il s’agit de celui du grand séminaire de Hué, ou reposent certains des missionnaires morts ici. Parmi ceux-ci, on trouve la tombe du missionnaire le plus connu ici et honoré à nouveau localement par les autorités locales. Il s’agit du Père Calière qui a passé, en plus de ses devoirs religieux, une grande partie du son temps libre à œuvrer sur la culture et l’histoire locale. Il est mort en 1955.


La tombe du Pére Cadiere au grand séminaire de Hué

Ce cimetière compte aussi la tombe du Père Etcharren, mort pendant le covid en 2021, à l’âge de 89 ans. Il a été Supérieur des Missions Etrangères de Paris (MEP) entre 1998 et 2011, avant de revenir à Hué pour sa retraite, sur la terre de cœur ou il a été missionnaire.
Vous trouverez sur le site internet Irfa la nécrologie sur chacun des missionnaires Mep.


La tombe du Pere Etcharren

A Hué, célébration des 100 ans du musée Khai Dinh

La prise de Hué par les français en 1885 a amené, comme dans toutes les conquêtes, des pillages et des glissements de fortunes, appauvrissant les vieilles familles princières et mandarinales. Et fait sortir des objets d’art du pays. Les ventes aux enchères organisées en France au début du XX siècle témoignaient avec tristesse de cet exode. C’est par ce constat que les Amis du Vieux Hué, association fondée en 1913, ont eu l’idée de créer un musée.
Progressivement, l’idée fit son chemin et plusieurs objectifs sont apparus. D’abord mettre à l’abri ce qui pouvait encore l’être, comme les objets Cham présents dans les campagnes environnantes.


Le musée, vue des jardins

Ensuite, conserver et mettre sous les yeux de tous, plus particulièrement sous les yeux des artisans et des artistes annamites, les plus beaux spécimens de l’art du passé. La conquête avait entrainé une baisse de la qualité des objets produits, car les français, qui restaient les principaux acheteurs, n’y connaissaient rien. L’idée de Pierre Pasquier, alors résident supérieur de l’Annam, était de créer dans le futur une école d’art à Hué. D’autres objets n’étaient plus produits, comme par exemple les fameux bleus de Hué, fabriqués sur place par des chinois qui retournèrent dans leur pays en 1885, sans avoir livré leurs secrets de fabrication..
Une autre raison, et pas la moindre, était de redonner aux Huéens la fierté des objets produits localement et le gout des belles choses. Il fallait également un lieu pour abriter tous les dons reçus, notamment des colons sur le départ ou des héritiers de ceux-ci. Les débuts du tourisme impliquaient d’avoir aussi un endroit ouvert à tous et pas seulement aux initiés.. Enfin, il était nécessaire d’avoir en réserve des objets d’exceptions susceptibles d’être envoyés en France lors d’exposition coloniales, comme ce fut le cas en 1922 et 1931.


Couverture du bulletin des Amis du Vieux Hue paru en 1929

Avant même d’avoir un musée, des initiatives intéressantes se sont matérialisées.
En 1918, on eut l’idée de demander en prêts des objets détenus par les hauts mandarins et les membres de la famille royale pour les exhiber lors d’une grande exposition public. Ainsi « Autels, bahuts, tables, bancs, chaises, lits, armoires, coffres à roulettes, écritoires, écrans, paravents, étagères, chevalets, supports, toilettes, jardinières, etc furent mis en bonne place, après une toilette que nécessitait parfois leur vétusté et quelquefois hélas leur état d’abandon! ». L’exposition eut un succès considérable.

La même année, on organisa un concours pour récompenser « la construction d’une porte élégante, d’un style Annamite du meilleur goût. On décida que le bureau adresserait au propriétaire une lettre « pour le féliciter d’être resté dans la bonne tradition artistique purement annamite ». L’influence française générait en effet des objets d’un gout douteux sur toutes les créations…

Si l’idée d’un musée était acquise, encore fallait il un écrin pour cadre. Grace au soutien de l’empereur Khai Dinh, on décida de l’aménager dans un palais de la citadelle, l’ancien palais Long An. On disait à l’époque que c’était le plus beau de la cité interdite. Il fut construit en 1845 par le roi Thieu Tri pour lui servir de temple de culte à sa mort. Finalement, son culte fut transféré dans un autre palais et le bâtiment fut déplacé en 1909 à son emplacement actuel. A l’intérieur, des incrustations de nacre, des motifs sculptés sur ivoire, des dorures et des sentences en vers composées par Thieu Tri lui-même (en caractères chinois).


Coupe longitudinale du palais Long An, qui sert à présent de musée (paru dans le BAVH en 1929)

Ainsi naquit le musée qui ouvrit ses portes en 1923. On lui donna le nom de « Musée Khai Dinh », l’empereur régnant qui fut aussi féru d’art et de modernisme. Je ne parlerai pas des collections dont la richesse s’est accrue grâce aux achats faits localement, aux dons et du soutien de toutes les provinces du centre vietnam.

En revanche, le devoir de mémoire implique de se souvenir des principaux acteurs de la création du musée : le Père Cadière, fondateur de l’Association des Amis du Vieux Hué, le conservateur Peysonneaux, le haut mandarin Nguyen Dinh Hué, le médecin militaire Albert Sallet, et Messieurs Jabouille, Levadoux, Sogny et Gras. Sans oublier le futur gouverneur général de l’Indochine, Pierre Pasquier.

Et nous voici donc venus 100 ans après. On peut être fier de voir que malgré plusieurs décennies de guerre, le musée existe toujours dans son écrin d’origine (en partie refait quand même) et que les collections sont toujours la. Quelle émotion de voir dans les vitrines certains objets présents à l’origine du musée !


Fête pour les 100 ans du musée, avec, à gauche, la dynamique directrice du musée, Anh Van

Les vietnamiens ont continué brillamment l’œuvre démarrée un siècle plus tôt. Le musée s’appelle dorénavant le musée des antiquités royales. Il est situé non loin de la sortie de la citadelle, utile pour les touristes. La ruelle pour rejoindre le musée est bordée de flamboyants dont la floraison entre mai et juillet enchante le lieu.

Grace au dynamisme de la direction des Monuments Historiques de Hué et de la directrice du musée, Hyunh Thi Anh Van, des expositions sont régulièrement organisées pour exhiber une partie des réserves, 11.000 objets ! Un pavillon dédié à l’art Cham a été ajouté il y a quelques années, tandis qu’un nouveau pavillon a été inauguré l’année dernière pour célébrer l’empereur résistant Ham Nghi (1885), qui fut artiste peintre durant son exil.


Détail d’une tenue royale, brodée de fils d’or

L’exposition organisée pour les 100 ans du musée est aussi digne d’intérêt. On y voit des sceaux royaux en or, et des « livres » d’état civil des empereurs, dont les pages et les « boucles » du classeur sont aussi en or… Un catalogue magnifique a été édité pour l’occasion.

Il est prévu à l’avenir d’agrandir le musée, afin d’augmenter la collection présentée au public.


Des visites de classe, avec des enfants en ao dai! (source: site internet du musée)

On souhaite longue vie au musée !

Sources:
– article du Monde Colonial Illustré, paru en 1927

– bulletin des amis du vieux hué, 1929,
– article paru dans la Revue de l’histoire des colonies francaises, rédigé par L. Cadiere en 1925, pdf 3,6megas,
Revue_de_lhistoire_des_colonies_10ansduBAVH.pdf