Les usines ne sont pas légions ici et trouver un emploi salarié pour un Philippin reste un sacré défi. La disposition de l’archipel, la chereté de l’électricité (3 fois plus cher qu’au Vietnam) et les fréquentes pannes de courant, la concurrence effrayée menée par la Chine ne plaident pas pour un développement industriel intensif. A Cebu City, le tissu industriel est un peu plus dense, avec quelques usines d’assemblage. Cela donne un peu de souffle à la région, en plus des activités de San Miguel et de Coca Cola.
Les femmes trouvent ici plus facilement des emplois, dans les usines, les centres commerciaux,et dans le secteur touristique. Pour les hommes, il reste les places de conducteurs de Jepney, chauffeur de taxis et de gardiens.
Dans l’école ou je suis, le ménage est fait par des garçons. Dans les supermarchés, aux caisses, ce sont des hommes qui mettent les produits dans les sacs plastiques…
Dans les grands magasins, « locomotives » des centres commerciaux, on est immpressionné par le nombre de vendeurs. En général, il y a toujours plus de vendeurs que de clients. Personnellement, je n’ai jamais compris à quoi ils servaient. Car, en plus d’être incompétents, ils deviennent rapidement apathiques à force de ne rien faire (les Philippins partagent mon avis sur ce sujet délicat..). C’est un vrai gachis de compétences. Dans les supermarchés, j’ai compté jusqu’à 5 employés pour 20 métres de linéaires…
La salaire minimun dans les usines est fixé à 268 pesos par jour (à Cebu), soit 4,5 euros. 6 jours par semaines, soit 48 heures. C’est nettement plus qu’au Vietnam. Lorsque vous étes « regular », vous bénéficiez généralement d’une couverture sociale (pour vous uniquement) et d’un plan de retraite (à l’américaine). Vous serez payés lors des fréquents jours fériés. Sinon, vous serez payés à la journée, sans garantie ni avantage. En général, les philippins ont le droit à une semaine d’absence par an, en plus des jours fériés. Bien sur, tout est négociable, car c’est le régne du contrat. Mais il faut être en position favorable pour négocier…
Le taux de sous emploi est élevé et beaucoup de Philippins ne font pas grand-chose de leur journée. Tous révent d’aller travailler à l’étranger. Pourtant, je trouve que les besoins sont immenses ici, à commencer par le secteur touristique. Manque de capitaux, manque d’esprit d’entreprise, crainte de la corruption ? Je n’ai pas la réponse. Beaucoup d’activités sont détenues par des étrangers…
Les salaires sont payés 2 fois par mois. Pour éviter les paiements en espèce, les entreprises remettent à leurs salariés une carte bancaire. La plupart des Philippins n’ayant pas de compte bancaire, c’est le compte de l’entreprise qui sera débité. Vous comprendrez mieux à présent les files d’attente aux distributeurs le vendredi soir…