De Nam Dinh à Phat Diem, voyage en terre d’églises (partie 2)

Le delta du fleuve rouge est accessible depuis les villes de Nam Dinh ou de Ninh Binh, toutes les deux desservies par le train. Nam Dinh est à 88 km de Hanoi, un peu plus de 1h30 en train.

Ninh Binh est très touristique pour ceux qui se rendent vers la baie d’Halong terrestre. Il est facile d’y louer des motos. Nam Dinh est plus à l’écart des routes touristiques, ce qui fait à la fois son charme et sa difficulté. Les locations de motos n’existent pas, les hôtels sont rares, la nourriture très ordinaire.


Quelques maisons anciennes dans le centre historique de Nam Dinh. Toute la ville est quand meme plus moderne que cette photo!

Nam Dinh fut une ville développée par les français grâce à la Cotonnière du Tonkin, une immense filature créé avant 1900. La ville est encore aujourd’hui le siège d’une multitude d’entreprises textiles. L’entreprise qui a succédé à la Cotonnière a, quand à elle, déménagé il y a quelques années, libérant ainsi des dizaines d’hectares en centre ville. Ceux ci sont en reconversion, essentiellement immobilière.


Les cyclos servent à transporter les marchandises d’un bout à l’autre de la ville.

La ville reste très traditionnelle. On se croirait dans le Vietnam d’avant 1975, mélange de dureté de la vie, de traditions et de respect des valeurs communistes. Les hommes portent encore souvent le casque « Bo Doi », la nourriture est peu variée et typique du Nord Vietnam. Ici, on boit du thé, pas de café. La médecine est plutôt traditionnelle. Le rythme de vie est lent, tout s’arrête à l’heure de la sieste. Il y a beaucoup de retraités. Les tableaux noirs existent encore à l’entrée des ruelles, ces tableaux ou l’on rappelle avec une écriture stylée les devoirs des résidents. De temps en temps, on tombe sur les restes de vieilles maisons de l’époque coloniale, notamment dans la rue Dien Bien.

De la cotonnière du Tonkin, il reste la maison du fondateur, Antonyme Dupré. C’est toujours un musée (voir mon article paru en 2012), ouvert à la demande. Le jardin s’est enrichi d’un café ou vient se délasser la jeunesse dorée de la ville.

De la période coloniale, on peut aussi voir en ville l’ancien séminaire (aujourd’hui l’école primaire Nguyen Van Cu) et l’ancienne école religieuse Saint Thomas d’Aquin (construit en 1924, actuel lycée Nguyen Khuyen).


Détail de la facade de l’ancien séminaire. On notera la présence de sculptures en hauteur, qui représentent toutes des têtes sympathiques

C’est à Nam Dinh que la fameuse soupe Pho aurait été créé, semble t-il conjointement avec les français (le nom viendrait du « pot au feu »). Que reste t-il de cette spécialité ici ? pas grand-chose si on en croit les soupes absorbées localement qui nous ont toutes donné la migraine..

Les transports de marchandises se font encore souvent en cyclo. Mais à notre grand étonnement, nous avons eu la surprise de voir que la plupart d’entre eux sont..électriques ! Comme quoi, le progrès est parfois bien caché et l’on aurait tord de porter des jugements trop hâtifs !.


Commerce du bois et notamment le bois de fer qui vient à présent d’Afrique du sud… On s’en sert notamment pour reconstruire les églises de la région. On notera que le cyclo est à assistance électrique

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