Les catholiques de Hué représentent environ 5% de la population, un peu moins que la moyenne nationale de 7%. Il faut dire qu’après les événements de 1968, un certain nombre de catholiques sont partis vers le sud, à Saigon puis, pour certains, à l’étranger.
Les catholiques actuels sont malgré tout très dynamiques et très pratiquants. Pour le jour de la Toussaint, des messes solennelles sont organisées dans toutes les églises. On prie surtout pour les saints locaux, dont beaucoup furent des martyrs. Bien sur, la Toussaint n’est pas un jour férié ici.
Ce 2 novembre 2023, un vrai temps de Toussaint pour le cimetière Français!
En revanche, pour le 2 novembre, il ne se passe rien de spécial pour les défunts. Le Vietnam est depuis toujours le pays du culte des ancêtres, et pas seulement un jour par an ! En fait, chaque famille organise le culte de ses défunts aux jours exacts de leur naissance ou de leur décès, ou aux dates anniversaires (par exemple 100 jours après le décès) à travers une multitude de cérémonies. Au Vietnam, on n’a pas non plus pour habitude de fleurir les tombes lors des anniversaires de décès. Les offrandes sont plutôt posées sur l’autel des ancêtres des familles.
Autre vue d’une partie des tombes françaises
Hue garde encore quelques tombes françaises. C’est d’ailleurs le dernier endroit au Vietnam, à ma connaissance, ou l’on trouve encore un cimetière entièrement français.
Les tombes proviennent de l’ancien cimetière français situé non loin de la cathédrale Phu Cam. Ce cimetière a été créé en 1904 et les restes ont ensuite été transférées, tombe par tombe, en 2006 vers un nouveau espace situe dans la campagne de Hue, à 14km de la.
Grace à l’action énergique de l’Association des Amis du Vieux Hué, de nouvelles plaques funéraires ont été faites, précisant, lorsqu’on en avait l’information, le métier du défunt. C’est donc aussi une source d’information bien utile pour ceux qui s’intéressent à l’histoire.
Ce transfert a été mené par l’ambassade de France au vietnam, les familles via l’AAVH et les autorités locales.
Aujourd hui, le nouveau carré français du cimetière subit les dégradations dues au climat local, et j’espère avoir le temps à l’avenir pour réparer certaines plaques. Il est agréable de noter que certaines familles françaises passent au cimetière lors de leurs vacances pour honorer leurs défunts morts en Indochine.
Pour ceux qui souhaiteraient s’y rendre, voici les coordonnées gps :
16°23’23.20″N
107°38’34.10″E
Je suis à votre disposition par email pour toute question concernant ce cimetière. A noter que vous avez également plus d’informations sur mon autre site : http://belleindochine.free.fr/HueCimetierePhuCam.htm
Un autre cimetière comprend encore des tombes françaises : il s’agit de celui du grand séminaire de Hué, ou reposent certains des missionnaires morts ici. Parmi ceux-ci, on trouve la tombe du missionnaire le plus connu ici et honoré à nouveau localement par les autorités locales. Il s’agit du Père Calière qui a passé, en plus de ses devoirs religieux, une grande partie du son temps libre à œuvrer sur la culture et l’histoire locale. Il est mort en 1955.
La tombe du Pére Cadiere au grand séminaire de Hué
Ce cimetière compte aussi la tombe du Père Etcharren, mort pendant le covid en 2021, à l’âge de 89 ans. Il a été Supérieur des Missions Etrangères de Paris (MEP) entre 1998 et 2011, avant de revenir à Hué pour sa retraite, sur la terre de cœur ou il a été missionnaire.
Vous trouverez sur le site internet Irfa la nécrologie sur chacun des missionnaires Mep.