Les jeepneys, rois de la route…

On pourrait écrire un livre entier sur les jeepneys, tellement ils sont partie intégrante du paysage philippins. En ville, ils sont partout, et l’économie s’arréterait probablement de tourner s’ils devaient s’arréter de rouler…
Il y a deux formats de jeepneys : les modéles économiques, petits, qui se faufilent partout, et les jeepneys d’origne, véhicule puissants mais gourmands en essence. Rappelons que les jeepneys (contraction de jeep + journey) sont issus d’anciennes jeeps laissées par l’armée américaine après la seconde guerre mondiale.

Voyons quelques caractérisques, ..

L’itinéraire : il n’y a aucun plan de circulation des jeepneys, bien que les circuits soient clairement définis. Les itinéraires sont indiqués sur les véhicules, ou identifiables par des numéros. L’une des difficultés, c’est qu’ils tournent en boucle ! n’espérez donc pas prendre un jeepney en sens inverse…
Le prix : c’est 7,5 pesos (12 centimes d’euros) les 5 premiers kilométres, puis le tarif est progressif.
L’encaissement : là est la magie du systéme : le chauffeur s’occupe (en général) de tout : la conduite, la gestion des arrêts, le calcul du coût de l’itinéraire, l’encaissement, la gestion de la monnaie.. C’est d’autant plus difficille que vous payez quand vous voulez… le chauffeur doit donc se rappeler de l’endroit de prise en charge.. imaginez la complexité quand vous avez à votre bord 20 personnes différentes…
Descendre : vous descendez où vous voulez le long de l’itinéraire. Il suffit de se faire entendre du chauffeur, en criant, en tapant sur la carrosserie ou en heurtant un piéce de monnaie sur la barre métallique qui se trouve attachée au plafond…
Prise en charge: Le chauffeur est à l’affut de tous les « clients potentiels » qui se trouvent sur le bord de la route. Si vous restez débout à ne rien faire, tous les jeepneys ralentiront voire klaxonneront pour se signaler…
Montée : dans les jeepneys « petits modèle », c’est un vrai calvaire pour les occidentaux de se « caser ». D’abord, les places libres sont en général tout au fond…Il faut donc se tordre en deux (le plafond est trop bas), essayer de ne pas marcher sur les pieds des passagers (en tong bien sur..), éviter les paquets des uns et des autres et se faufiler jusqu’à sa place.. Pas simple ! Quand vous voyagez dans un petit jeepney, vous croiserez des gens qui reviennent du marché avec du poisson. Mieux vaut s’écarter nettement pour éviter de sentir le poisson durant toute la journée!

Voyager : les passagers se font face. Pendant le temps du trajet, on s’observe, on envoie des textos (sport national ici), on papote.. Vision réduite du paysage car les ouvertures sont étroites. Suivant le rythme des montées / descentes, le chauffeur va freiner soudainement, s’arréter, attendre, stopper de temps à autres à la station service pour mettre un peu d’essence… Il ne faut pas être pressé ni craindre la pollution…
Crevaison, incidents divers.. : les véhicules sont hors d’age, et tombent souvent en panne. Dans ce cas, le chauffeur rembourse le prix payé. Pour les passagers, il suffit de monter dans le jeepney suivant..
Il pleut ! Pays de mousson, les averses peuvent être violentes et soudaines. Le dos des passagers est exposé à l’extérieur. Le temps pour le chauffeur de s’arréter et de baisser les bâches extérieures, et vous étes trempé.. Une fois baissé, les bâches vous empéchent de voir l’itininéraire.. chacun se tortile alors pour deviner où se trouve le véhicule.. L’intérieur du véhicule se transforme vite en étuve, style cocote minute. Cela devient vite l’enfer pour ceux qui sont coté conducteur.
Il fait soleil ! Faire 20 minutes de jeepney en pleine après midi est un cauchemar. Votre dos est exposé à la chaleur et cela devient vite intenable..

La nuit : les rues sont mal éclairées, et il faut avoir une sacrée bonne vue pour repérer l’itinaire indiqué sur un petit panneau posé juste dérriere le pare brise..
Les vols: les pickpockets à l’intérieur des jeepneys sont monnaie courantes. De même, si vous téléphonez avec un joli smartphone, on pourra vous l’arracher depuis l’extérieur… Les touristes sont bien sur les proies idéales…
Fréquence : vous n’attendrez jamais plus d’une minute pour avoir un jeepney. Ils sont partout, jour et nuit
Danger public : il faut être particulièrement vigileant pour suivre un jeepney. Car ils freinent à n’importe quel moment, suivant la volonté des passagers, et sans préavis…
La meilleure place : est celle à coté du chauffeur. Très convoitée, car elle offre confort et visibilité…
La moins bonne place : celle juste derrière le chauffeur. Dans ce cas, vous étes chargé de transmettre l’argent des passagers au chauffeur, puis de rendre la monnaie que vous tend le chauffeur… Tous les passagers sont mis à contribution, mais cette place là, c’est la plus exigeante !
Les accidents : c’est là le miracle : malgré la difficulté de leur travail, les chauffeurs sont incroyablement habiles. Je n’ai jamais vu d’accidents sérieux…

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