Quand on est à Hué, le premier point de passage de la frontière avec le Laos n’est qu’à 120 km (1). On aurait tord de se priver d’une escapade dans ce joli pays !
La route au départ de La Lay est excellente et permet de rejoindre Saravan rapidement. Elle est nettement plus intéressante que la nationale qui rejoint Lao Bao à Savannakhet et permet surtout un sacré raccourcie quand on vise le sud Laos.
A deux reprises donc, nous avons décidé d’aller explorer le sud Laos vers les 4000 iles puis autour du plateau des Bolovens. Avec notre petite moto, bien sur, pour plus de liberté !
A cette période du Têt, les paysages sont diamétralement différents. Coté Vietnamien, c’est la saison des pluies, tout est vert, tout est humide. Coté laotien, c’est l’été. Le ciel est bleu, il fait chaud la journée, parfois frais la nuit. Mais si je regarde mon article précédent posté en 2008, il y a une différence majeure. Cette année, rien n’est planté, tout est sec, les rizières sont au repos. En 2008, tout était vert… Les Laotiens ont-ils abandonné la partie ?
Si l’agitation est la marque dominante du Vietnam, c’est le calme permanent coté laotien. Pas ou peu de circulation, presque personne partout où nous passons.
Les quelques routes laotiennes sont en générale larges et assez bonnes. Il faut bien choisir son itinéraire car cela peut être très monotone.
Voici quelques photos pour illustrer notre voyage.
La zone des 4000 iles est la partie la plus visitée. Il y a 10 ans, il n’y avait pas ou peu d’électricité sur les iles. A présent, on y trouve même quelques voitures et pas mal de motos. Les guest-houses sont nombreuses mais l’ambiance générale reste paisible. Il y a beaucoup plus de transports sur l’eau, ce qui offre aux touristes les moyens de faire de belles ballades.
Voici une vidéo qui ne manque pas d’action sur les 4000 iles !
‘https://vimeo.com/240863189
Le village de Ban Khiet Ngong est réputé pour ses éléphants. Tous les éléphants (nous en avons vu 3) appartiennent à des familles et sont « au travail » tous les jours. Approcher de tels pachydermes reste un privilège magnifique. On peut faire une ballade à dos d’éléphant mais ce n’est pas très confortable…
Apres cette journée passée au contact des éléphants, nous avons repris une piste chaotique pour rejoindre Attapu. 120 km de poussières et 5 passages de rivières à gué, faute de pont. C’est sportif !
Les pistes au Laos, un grand classique !
Attapu est une petite ville sans grand intérêt, riche en hôtels et en banques. Elle ouvre la voie du retour vers Kontum au Vietnam. C’est une jolie route qui serpente dans les montagnes.
La riviére qui passe à Attapu, un oasis de calme..
Cette année, nous sommes allés vers Dakchung pour passer la frontière à cet endroit, au niveau de la ville de Hoi An. Hélas, le poste de frontière existe mais n’est pas encore ouvert aux occidentaux… La route pour aller à Dakchung n’est pas terminée. 40km sont encore en travaux et le passage est difficile, sur cailloux. Nous avons crevé 2 fois, quasiment au même endroit, au milieu de nulle part. A l’aller, des gens travaillant sur un chantier nous ont aide à réparer. Au retour, on a chargé la moto sur une camionnette, plus simple ! Le point de départ de cette route (N 16) est Sekong. Un magnifique pont vient d’être inauguré, construit par les japonais. Le parcours est varié, on passe par de nombreux villages ethniques.
L’itinéraire que nous avons apprécié le plus est celui entre Sekong et Saravan par la route 1H puis 20. Diversité des paysages, de l’habitat, présence de minorités ethniques avec leurs hottes traditionnelles.
L’amitié entre le Vietnam et le Laos ! On remarquera la beauté des hottes
L’année précédente, nous étions allés voir la chute de Tad Alang. Un spectacle magnifique et une nuit dans un bungalow en pleine nature.
Magnifique chutes de Tad Alang
Le plateau des Bolavens, c’est surtout le café. Mais les changements climatiques et les besoins en bio éthanol font que les gens plantent plus facilement du manioc.
Habitat traditionnel sur le plateau des bolovens ; le café est en train de sécher.
A proximité de la frontière avec la vietnam, on retrouve les mêmes minorités ethniques : Ta oi, Pako, Katu. Les maisons sont sur pilotis, la vannerie est omniprésente pour le portage ou la pêche.
A l’interieur de la maison sur pilotis de la dame qui nous a preparé le déjeuner…
Vente de vanerie le long de la route…
Bienvenue au Laos ! (enfin, je crois..)
Au Laos, on trouve parfois cet arbre étonnant qui est originaire d’Amerique du Sud. Présentement, on le trouve en Thailande, surtout dans les pagodes. Il s’agit de l’arbre de « fleurs de coton jaune » (Cochlospermum regium). Les fleurs sont grosses comme une main, trés fournies en pétales et douces comme de la soie.. Nous allons essayer de l’acclimater à Hué..
(1) Poste de La Lay, à 40km au nord de A Luoi. Le visa laotien ne peut être délivré à la frontière. Vous pouvez l’obtenir immédiatement au consulat laotien de Danang pour 40-45 usd. Existe aussi un service de bus entre Danang / Hué et Saravan