Catégorie «Indochine»

Villa Le Quang Si à Hoa Lac

A 40 km à l’ouest de Sadec, vers Lap Vo, une autre villa au bord d’un petit cours d’eau, isolée dans un écrin de verdure tropicale. On la distingue à peine de la route, mais une intuition vous pousse à aller plus en avant. Là encore, un couple garde ce trésor, propriété d’une famille vietnamienne, « autrefois riche, maintenant pauvre ». « Il s’occupait de jardins ». Impossible d’en savoir plus sur la profession exercée par ses ancêtres. Lui parle bien anglais, interprète pendant la guerre pour les américains. Tandis que sa femme continue à coudre des moustiquaires pour vivre. En réalité, deux maisons sont cote à cote. L’une construite par ses grands parents, en 1895, de style traditionnel avec une charpente en bois très imposante, et l’autre plus typique des maisons françaises, en maçonnerie. Des trous partout aux plafonds. Il aimerait bien restaurer la villa mais n’en a pas les moyens… Il aime la compagnie, le billard, la guitare, les echecs et attend votre visite.

La maison construite en 1895 : 

Plan traditionnel, de plein pied, avec grande hauteur sous plafond pour favoriser la circulation de l’air. Charpente imposante, demontable.


Autel des ancetres

Le charme colonial a Sadec

Sadec est ma ville préférée du delta du Mékong, pour sa tranquillité, le français que de nombreuses personnes parlent encore, et aussi pour le musée à ciel ouvert que constituent les nombreuses villas et édifices construits du temps des français.

La photo montre l’une des dernières très belles maisons construites à cette époque dans cette ville. Elle est en face du marché, sur l’autre rive. On voit cette maison en arrière plan dans le film l’Amant. A l’intérieur, une vieille dame veille sur cette demeure de famille (grands parents Hoi – parents Nguu) en occupant une partie seulement de la villa. La décoration murale est d’époque. Elle est entourée d’une enceinte en fer forgée préservée. Le tout est en mauvais état, comme souvent pour les édifices privés encore existants aujourd’hui. Mais le charme continue d’agir !

Saigon en 1882

Le 1er gouverneur civil de l’Indochine, Le Myre de Viliers, avait pour mission la mise en valeur de Saigon à travers la construction de bâtiments qui affirmeraient la présence française et contribueraient a sa renommée. Ces photos, retrouvées dans les archives du Quai d’Osay, ont été prises vers 1882 a la demande du gouverneur. Elles constituent un témoignage remarquable et rare sur le Saigon de ces années la. 

Les autres photos (15 en tout) sont disponibles sur le site http://belleindochine.free.fr/Saigon1882.htm

La photo represente le canal qui existait bd Charner, aujourd’hui bd Nguyen Hue.

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Les Sœurs de la Providence de Culao Gien

Si les sœurs de la Providence sont moins connues que les sœurs de Saint Paul de Chartres, il n’en demeure pas moins que leur œuvre au Cambodge et en Cochinchine fut considérable. Six sœurs sont arrivées de France en 1876 pour créer la mission des sœurs de la Providence de Portieux (Est de la France). Elles se sont installées sur l’île de Culaogien, sur le bras supérieur du Mékong. Sur cette île de 50 km carrés, se trouvaient des chrétiens réfugiés la suite aux persécutions. Cualogien est vite devenu un couvent très important, avec écoles, hôpital, maternité, hospice, orphelinat, centre pour les lépreux… Plus de 1000 personnes y logeaient. Des milliers d’enfants abandonnés y étaient déposés tous les ans. La plupart mourraient très vite, d’autres étaient élevés dans la dignité. Ces enfants étaient confiés à des nourrices de toute la région. Les filles étaient demandées en mariage par les bonnes familles… En 1945, suite au départ des japonais et du chaos qui suivit, les sœurs durent partir et le couvent fut vidé complètement. On croyait l’aventure de ces sœurs terminées. Mais tout reparti aussitôt l’ordre rétabli. En 1977, les communistes ont fait cesse toutes les œuvres sociales et réquisitionné la moitie du domaine.  Aujourd’hui, Culaogien est la maison de retraite des sœurs (180 s’y trouvent) aidées par de jeunes novices.  Un atelier de couture existe encore, qui forme des filles du pays. Quelques lépreux continuent de recevoir leur traitement mais ne peuvent loger sur place. Aucun étranger ne peut de toute façon loger sur place, ici comme ailleurs dans le reste du Vietnam. La communauté est sous une surveillance constante. Des démarches sont en cours pour récupérer les biens réquisitionnés en 1977, a présent abandonné par le gouvernement. 

Voir également les photos d’époque sur le site http://belleindochine.free.fr/Portieux.htm

 L’arrivee sur l’ile de Cualogien :

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La cours principal vers 1930 :

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Les deux batiments sont a present propriete du gouvernement. Un mur a ete construit (en bas de la photo) Les locaux sont abandonnes et en mauvais etat :

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 La cours interieure et la chapelle, a gauche :

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Les soeurs font voeux de pauvrete ; le linge est lave a la main…

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 Fabrication de medicaments :

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La chapelle. Autrefois, il y avait des bancs a droite et gauche, ce qui temoignent de l’importance des effectifs a cette epoque.

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Douceur de vivre à Sadec

Sadec est une petite ville de 120.000 habitants environ. Il y fait bon vivre car Sadec est un peu à l’écart des grands axes routiers.  C’est l’une des rares villes du Mékong ou l’on peut profiter des quais du Mékong pour se promener, ou dîner au calme. Seule une partie de la ville a été complètement transformée à la mode locale. Ailleurs, on se sent encore investi de l’ambiance d’autrefois, avec les nombreuses et forts belles maisons coloniales. Le plaisir vient aussi du fait de l’accueil de la population et de la présence de nombreux francophones. Les portes s’ouvrent et la langue française se libère. C’est un plaisir pour ces gens de pouvoir ainsi converser quelques minutes dans une langue qu’ils n’ont plus pratiquée depuis des décennies.

Sadec, maintenant et autrefois :



Au hasard de mes visites, dans une vielle demeure, portrait d’un ancêtre décoré par la République

Sur les traces de l’Amant à Sadec

Heureuse surprise en découvrant qu’on pouvait visiter la maison de l’amant à Sadec, Huynh Thuy Le (sans doute le nom vietnamisé). Cette maison chinoise, située les quais à proximité du marché (255a Nguyen Hue), est merveilleusement décorée  intérieurement. Son accès est libre, mais rien n’indique qu’on peut la visiter. Le tournage du film de Jean Jacques Arnaud semble être à l’origine de la préservation de ce lieu unique.

L’interieur, le riche autel des ancetres, avec une representation d’un guerrier chinois :

De chaque coté de l’autel, une pièce est aménagée :

Vue d’un détail des panneaux dorés, un paon, symbole traditionnel en Asie

La porte d’entrée, sécurisée a la mode chinoise

Huynh Thuy Le et sa femme :