On pensait en voir davantage, mais les portraits de Khomeini, de Khamenei et d’autres héros de la révolution sont finalement assez discrets.
En revanche, le souvenir des morts de la guerre avec l’irak est bien présent
La passion du Vietnam, d'hier à aujourd'hui…
Situé à 1 heure de Shiraz, telle un oasis au milieu du désert, apparaissenet les vestiges de l’empire achèménide Persepolis. L’édification remonte à 500 ans BC, et l’on doit ses splendeurs au célébre Darius 1er et ses succèsseurs pendant plus de 150 ans, dont Xerxes. A son apogée, la cité accueillait les dignitaires de l’empire de Perse au moment du nouvel an, donc une seule fois par an… Mais Alexandre le Grand passa par là en 330 BC et un incendie finit par détruire une bonne partie de la cité (nombreuses structures en bois).
En haut d’un escalier monumental, la porte des Nations, par laquelle passaient toutes les délégations.
En haut, une inscription : « Je suis Xerxes, grand roi, roi de tous les rois, roi de toutes les terres, roi de tous les peuples..fils de Darius le roi, l’Achéménide ». Depuis cette époque, d’autres se sont pris pour le roi et ont voulu laisser aussi une trace dans l’histoire (voir photo)…
Du temps de sa splendeur, le site s’étendait sur plus de 125.000m2.
Les bas reliefs sont nombreux et très bien conservés.
A l’extérieur du site, on peut encore distinguer la ville de toile dressée par le dernier shah d’Iran en 1971 pour acceuillir les dignitaires du monde entier. La fastueuse cérémonie fut organisée pour les 2500 ans de la monarchie Perse. Imaginez qu’on fit venir sur place les plats de chez Maxim’s à Paris ! Cette débauche de moyens a contribué à la chute du Shah en 1979.
Un peu à l’écart du site, les tombeaux de Naqsh e Rostam, creusés à flanc de falaises. Pas de porte, car ce sont les vautours qui devaient « nettoyer » les corps.
Au pied de ces falaises, des scénes relatives aux combats héroiques des illustres rois Perse.
D’abord, nous pensions arriver dans une forteresse. Le ton est donné à l’aéroport de Shiraz. Aucun militaire, le personnel très acceuillant, formalités très rapides et même du personnel pour renseigner les touristes. Avec un excellent plan de la ville. Que demander de plus !
Le choc le plus rude fut la conduite en taxi. On nous avait préparés, donc pas trop de surprises.. Les taxis n’ont pas de compteurs. Donc plus ca va vite, plus on peut passer à la course suivante…
Comparé au vietnam, peu de motos, mais beaucoup de voitures. Ils conduisent vite, très vite, mais j’avoue qu’ils s’en sortent plutôt bien. Nous n’aurons quasiment pas vu d’accidents en 3 semaines. La voiture est roi et les piètons doivent faire avec. Aucune galenterie, aucun respect pour les pauvres bipèdes.. Mais l’expérience du vietnam m’aura appris à faire face !
En ville, les constructions sont plutôt pas terribles. Pas vu de plan d’urbanisme.. Sans doute pour des raisons sysmiques, on plante d’abord des poutrelles d’acier dans le sol pour les « garnir » ensuite. Dans cette partie de l’Iran, on prend son temps pour terminer les batiments…
Découvrir l’Iran par Shiraz et remonter progressivement vers le nord fut le bon choix. La magnificence des mosqués ira crescendo pour notre plus grand bonheur. De Dubai donc, vol low cost vers Shiraz.
Shiraz est une ville de plus de 1,2 millions d’habitants. Depuis toujours, c’est le berceau de la culture persane. C’est la ville de la poésie, des roses. C’était la ville du vin, mais depuis 30 ans, l a source s’est tarie ! C’est la dynastie Zand (autour de 1750) qui a transformé la ville.
La mosquée du régent – al vakil, et sa splendide salle de prière aux 48 colonnes torsadées :
Le minbar (du haut duquel le mollah fait son sermon le vendredi) de 14 marches, sculpté dans un seul bloc de marbre, transporté depuis l’Azerbaidjan :
Architecture en ville, de l’époque qadjar, XIXeme siecle, hier et aujourd’hui. Utilisation de briques aux teintes chaudes qui rappellent celles de la côte belge (je suis du Nord !).
Shiraz, c’est avant tout, la ville de deux poétes : Sa’adi et Hafez. Ces artistes et autres penseurs brillants ont éclairé le monde musulman entre le XIIIeme et le XIVeme siècle. La tombe d’Hafez est situé dans un ravissant jardin. Ici, des centaines d’iraniens viennent se receuillir quotidiennement et réciter des vers. Pas mal pour un poète mort en 1389 !
Quelques exemples de sagesses persane :
« Si un mot te brûle la langue, laisse le faire »
« Qui parle sème, qui écoute récolte »
« Les femmes sont comme les chats qui retombent toujours sur leurs pattes »
« Cette roue sur laquelle nous tournons est pareille à une lanterne magique : le soleil est la lampe, le monde l’écran, nous sommes les images qui passent » (Omar Khayyam)
En ville, 1er contact avec les marchands de tapis
Visite de la mosquée de Shah e Cheragh, ou reposent les restes de Sayyed Mir Ahmad, personnage important car frêre de l’Iman Reza, qui mourru en 835. Port obligatoire du tchador pour les femmes, qui donnent aux occidentales un petit air de fantôme… C’est l’un des rares endroits ou il faudra revétir le tchador.
Mosquée Nasir Ol Molk. Vitraux et colonnes de pierre de la salle de prière, qui date de la fin XIXeme :
Dôme à bulbe qui abrite la tombe du neveu du 7eme Iman Chiite. A l’intérieur, receuillement et prières d’un des Imans. L’ambiance était tellement envoutante qu’on y est resté un bon moment … bien assis sur les tapis.
On va rarement spontanément en Iran.. C’est une destination qui fonctionne par le « bouches à oreilles », le récit de « ceux qui y sont allés » faisant réver « ceux qui cherchent de nouvelles aventures (merci à Aurélien)… Annoncer que l’on part en Iran aboutit toujours à la surprise de vos interlocuteurs. Un rictus désaprobateur, mélé de surprise et d’étonnement. « oh mon dieu ! mais quelle idée !! ». « Mais tu n’as pas peur ? ». On finit par rire de ces craintes supposées et s’étonner de l’efficacité de la « propagande du journal de 20 heures » ! Obtenir un Visa n’est pas le plus compliqué, sans être pour autant très simple. Il faut une attestation d’hébergement. Un attestation hotelière d’une nuit suffit, mais encore faut il l’obtenir ! Entre les adresses mails qui n’existent plus, les numéros de téléphones ou de fax qui ne répondent pas ou qui ont changé, pas simple. En réalité, l’important est de fournir un bout de papier tamponné à l’ambassade, qui ne vous engage aucunement une fois le visa obtenu. On peut aussi obtenir un visa à l’arrivée, procédure qui semblait très simple à l’aéroport de Shiraz. La préparation d’un tel voyage est grandement facilitée par les immonbrables articles, livres, reportages, films sorties ces derniers mois sur le sujet. Le livre « Dentelles et tchador, la vie au pays des mollahs » d’Armin Arefi aide notamment à décrypter le fonctionnement de la société iranienne d’aujourd’hui.
Voilà un pays qui ne laisse pas indifférent ! Pays de tous les clichés, de tous les fantasmes, l’Iran fait beaucoup couler d’encre…La réalité est loin, très loin de ce qu’on nous présente en occident. J’espère que ces quelques articles permettront de lever bons nombres de préjugés et qu’ils vous donneront envie de rejoindre la fastueuse et glorieuse Perse !
Prêt pour le voyage ? C’est parti !