Catégorie «Vivre au Vietnam»

Nha Trang: Alexandre Yersin à l’honneur

A Nha Trang, vient d’être inauguré un nouveau jardin public en l’honneur d’Alexandre Yersin. Ce scientifique est bien connu des vietnamiens et c’est l’enfant chéri de la ville de Nha Trang ou il a passé une bonne partie de sa vie. Il est en effet mort là bas en 1943.


Le square a été créé sur l’emplacement de sa maison, un peu vite détruite après 1975…

Découvreur du bacille de la peste, explorateur, initiateur de la future station climatique du Lang Bian (la ville de Dalat), développeur des plantations du quinquina, d’hévéas, acteur incontournable des instituts Pasteur de l’Indochine .., Alexandre Yersin a eu une vie bien remplie… Il fait parti des rares français de l’époque coloniale a être encore reconnu dans le Vietnam d’aujourd’hui.

A Nha Trang, vous pouvez visiter le musée qui lui est consacré, à l’institut Pasteur, en centre ville.

A une quinzaine de kilomètres de la ville, vers Suoi Dau (le long de la nationale 1, vers Saigon) se trouve le tombeau de Yersin, sur une petite colline, au milieu d’un paysage verdoyant et vallonné.

Non loin du tombeau, une pagode honore aussi l’âme du scientifique à travers un autel des ancêtres. A l’origine, se trouvait un dispensaire soutenu par Yersin.

Il est probable que dans les mois ou les années à venir des activités touristiques seront proposées sur les traces du Docteur Yersin.
En savoir plus sur sa vie : http://belleindochine.free.fr/Yersin.htm

Le Prince Nguyen Phuc Canh

Une cérémonie toute simple s’est déroulée ce matin (12 aout du calendrier lunaire) à Hué. Le personnage honoré est cependant loin d’être anecdotique dans l’histoire commune de la France et du Vietnam: le Prince Canh est en effet le fils ainé de Nguyen Phuc Anh (roi Gia Long) et il vint à Versailles en 1787 rencontrer Louis XVI. Avec l’entremise de l’Evéque d’Adran qui l’accompagne, il est venu appuyer la demande d’aide de son père qui cherche à reconquérir son royaume face aux Tay Son. Il a alors 6 ans. Malgré bien des vicissitudes ( on est en pleine révolution française…), des officiers français iront aider Gia Long, lui permettant ainsi de rétablir sur le trône la dynastie Nguyen (1802- 1945).

Le Prince Canh aurait pu succéder à son père et donc devenir Roi, mais il mourra en 1801, à l’age de 22 ans, bien avant la mort de Gia Long.


Quelques générations séparent le Prince Canh et les descendants actuels..


L’entrée du temple, dans le quartier Vi Da.

Fête bouddhiste Vu Lan

Pendant 2 jours, Hué a vécu au rythme de la fête Vu Lan, deuxième fête la plus importante chez les Bouddhistes. D’abord fête des défunts et jour d’aumône pour les pauvres, cette fête du 15 juillet du calendrier lunaire (29 août) s’est transformée en fête des mères.
Même si c’est la rose qui est le symbole de cette fête, je dédie cette fleur de Lotus à toutes les mères..

Etes vous enceinte ?

Tous les touristes qui viennent visiter le Vietnam le savent : les Vietnamiens sont très curieux et posent beaucoup de questions « personnelles ». La question de l’age est éminemment importante, puisqu’elle règle les échanges : le « je » n’existe pas ici et doit être remplacé par le bon vocable qui dépend de l’age et de la relation que vous avez avec le correspondant. Viennent ensuite les questions sur votre famille. Question là encore centrale, car point de bonheur au Vietnam en dehors de la famille. Votre travail, le montant de votre salaire, le nom de l’hôtel sont les autres questions habituelles.

N’allez cependant pas croire que ce traitement est réservé aux touristes. Entre eux également, les questions fusent ! Etre encore célibataire pour une jeune fille à 30 ans peut tourner au calvaire lorsqu’elle rentre dans son village natal et que tout le monde lui demande si elle est mariée !

En fait, pour les Vietnamiens, ces questions ne sont pas indiscrètes. Elles alimentent les relations sociales avec une grande simplicité et sans arrière pensée. Pour qui s’intéresse aux vietnamiens, c’est un moyen facile de connaître un luxe de détails sur la vie des gens (leur salaire par exemple !).

La politesse vietnamienne ne permet pas non plus à quelqu’un «d’envoyer balader» son interlocuteur comme nous pourrions le faire en France. Tout au plus, le vietnamien esquivera la question par une réponse ambiguë ou un «devines !», et toujours avec le sourire.

Un lettré des temps modernes…

Le confucianisme a toujours porté l’éducation au sommet des valeurs, et le Vietnam d’autrefois n’a pas dérogé à cette règle. Les « concours littéraires » permettaient à tous de s’élever dans l’échelle sociale et de devenir les mandarins de la cour de Hué. Il n’y avait pas de limite d’age et ceux qui préparaient ces concours étaient éminemment respectés. En cas de succès, celui-ci rejaillissait sur tous ceux qui avaient aidé un candidat.

Si les concours littéraires n’existent plus depuis 1919, la fascination pour l’étude et l’enseignement est encore très vive dans le Vietnam d’aujourd’hui. Partout sont organisés des cours du soir pour adultes et les enfants passent la plus grande partie de leurs vacances à suivre des cours privés.


Petit cours sur les caractères chinois.. que Công trace sur le sol de sa maison

Mais ma rencontre la plus étonnante dans ce domaine est celle de Công Lê. Fils de paysans, il a lui-même travaillé la terre plusieurs années. A présent, il occupe un modeste poste de jardinier en banlieue de Hué. Tout son temps libre est consacré à écrire des poèmes et à apprendre par lui-même le français, l’anglais, le japonais et les caractères chinois ! A prés de 50 ans, il parle correctement les 2 premières langues. Il se passionne aussi pour la littérature française et lit, à son rythme, les auteurs classiques. Il écrit des poèmes à Umberto Eco qui lui répond, et reçoit les félicitations des éditions Gallimard pour leurs avoir signalé une faute d’orthographe dans une édition du Petit Prince ! Ses correspondants lui envoient des livres en remerciement. Lorsqu’il jardine, il a avec lui des fiches de vocabulaires qu’il apprend inlassablement.. Son emploi ne lui permet pas d’être souvent en contact avec les touristes, ce qu’il déplore. Il a entraîné ses 4 enfants dans cette passion pour l’étude et sa maison, tenue par sa femme dévouée, ressemble à une bibliothèque. Nul doute qu’il aurait fait un excellent candidat aux concours littéraires !

PS: Cong Le est décédé à l’age de 59 ans le 20 Février 2018 des suites d’un accident de la circulation. Toutes nos pensées vont vers sa femme et leurs 5 enfants…

Centre Vietnam: la grotte de Thien Duong

A 200 km environ au nord de Hué, près de la ville de Dong Hoi, se trouvent des grottes très spectaculaires, les grottes de Phong Nha.

Plus loin vers le Laos, on pénètre au coeur de la chaîne annamite, zone difficile d’accès et peuplée simplement de quelques minorités éthniques.


En partant de Donhg Hoi, sur la route des grottes…


Paysages aux alentours du site de Thien Duong

S’il n’y a plus beaucoup de chances d’entrevoir des tigres et des éléphants, les collines abruptes réservent encore bien des surprises…


A l’intérieur de la réserve naturelle

Et la plus grosse surprise fut la découverte d’un immense réseau de grottes, les plus vastes au monde, et dont pour le moment 31 km ont été répertoriés… C’est la grotte du Paradis, Thien Duong en vietnamien.

C’est à un vietnamien, explorateur à ses heures perdues, que l’on doit cette découverte au début des années 2000. Mais il a eu du mal à retrouver le « chemin du paradis » et ce n’est que très récemment que la grotte a pu être localisée puis explorée par des spéléologues britanniques.


L’entrée, vue de l’intérieur de la grotte.

Et depuis fin 2010, le site est ouvert au public. L’aménagement est très bien conçu, avec des véhicules électriques pour accéder au pied de la falaise… avant une ultime montée à pied, 540 marches pour les plus courageux.

L’entrée proprement dite mesure à peine quelques mètres de diamètre, dominée par une immense paroi verticale. De l’extérieur, on sent un souffle frais qui laisse présager une importante cavité. On imagine, en pénétrant à l’intérieur, l’excitation du découvreur de la grotte…

A l’intérieur, les voûtes sont aussi vastes que des cathédrales. Des stalactites et stalagmites forts anciens (la formation de la grotte remonte à plusieurs millions d’années). Le visiteur suit un chemin en bois qui serpente entre les différentes zones sur plus d’un kilomètre. Il y a aucune vie à l’intérieur, ni trace d’eau.


A l’intérieur de la grotte

Pour ceux qui veulent aller plus loin, il est possible d’explorer les 7 kilomètres avec une équipe locale de spéléologues (Il faut compter 2000 kD, soit environ 85 euros pour la journée, équipement inclus).

Le site accueille plusieurs centaines de visiteurs par jour en été, dont une immense majorité de vietnamiens, ce qui est très encourageant pour le développement du tourisme local.


A 20km de là, vers le site de Phong Nha