L’école Jeanne d’Arc de Hué

C’est encore une page qui se tourne pour le Hué d’autrefois avec la destruction courant 2022 des derniers bâtiments historiques de ce qui fut l’institution Jeanne d’Arc, première école des filles de la ville.


Les bâtiments de l’ecole avant leur destruction

On doit la construction de cette école à la congrégation des sœurs de Saint Paul de Chartres, très active en Indochine. Les sœurs sont arrivées à Hué en 1893, à la demande de l’Evéque Mgr Gaspar. C’est plus spécifiquement à Sœur Isaac que l’on doit la création de l’école. Sœur Isaac passa d’abord quelques années au Japon puis arriva en Cochinchine ou elle fit un court séjour. Elle rejoint ensuite, en 1897, la Sainte Enfance de Hué, orphelinat situé dans le quartier Kim Long. Elle fonda quelques années après l’institution Jeanne d’Arc en plein centre de la ville et en devint la supérieure. Nous sommes alors en 1910. Les bâtiments qui viennent d’être détruits furent construits sous son impulsion et inaugurés en 1931.

L’institution Jeanne d’Arc fut créée peu avant la création de la paroisse dont on peut voir l’église juste en face. En fait, la paroisse a été créée en 1911 et la construction d’une première église démarra à partir de 1914. Du fait de la guerre, elle ne sera terminée qu’en 1918. Entre temps, c’est un bâtiment de l’institution qui servit de chapelle, d’ailleurs essentiellement fréquentée par les français. Il faut rappeler que la rive droite de Hué était très peu peuplée à cette époque, quelques bâtiments officiels et de grandes maisons coloniales, le tout entouré de rizières.


L’ancienne chapelle

L’école Jeanne d’Arc était la première école primaire de Hué pour les filles. C’était à la fois un internat et un externat. D’autres bâtiments furent construits par la suite, en raison du succès de l’institution. Un pensionnat pour les jeunes filles vietnamiennes fut inauguré dans les années 20. Dans les années 40, il semble que l’école primaire était mixte, mais que le collége était réservée aux filles. La rue s’appelait rue Courbet à cette époque, l’Amiral Courbet étant celui qui bombarda les forts de Thuan An (15km de la ville sur la cote) en 1883 pour faire pression sur le pouvoir royal afin d’obtenir la liberté religieuse…


En 1939, la reine Nam Phuong est venue faire une visite officielle à la Sainte Enfance, à Kim Long

L’église des « français » prendra le nom de Saint François Xavier en 1922 sous l’impulsion du missionnaire et curé François Lemasle (Mep), qui deviendra en 1937 évêque.

Sœur Isaac est décédée le 3 mars 1934 après avoir passé 36 ans à Hué. Elle venait de célébrer ses noces d’or, 50 ans de vie religieuse..


L’ecole Jeanne d’Arc vers 1925

L’institution Jeanne d’Arc a été transférée au gouvernement vietnamien après 1975. C’est devenu un lycée mixte qui s’appelle Nguyen Truong To (3 rue Nguyen Tri Phuong). Etonnement, la chapelle est restée en place jusqu’à sa destruction, sans modification du bâtiment.


On distingue dans cette vue prise du haut de l’hotel Imperial en 2014 toute l’école. A cette date, existent encore d’autres bâtiments anciens, reliés par un passage couvert. Au fond, l’église Saint Francois Xavier. A droite, une école qui fut autrefois l’école primaire Chaigneau puis lycée des Français plus tard

Une page facebook existe et regroupe des anciens élèves nostalgiques de leurs années d’étude dans cette école.

Sources: Mep sur gallica

Conseils pour bien voyager au nord Vietnam (partie 6 et fin)

Il faut vraiment tenir compte du temps qu’il fait ! Seul un temps sec et ensoleillé va rendre le séjour agréable, sans danger, et parfait pour les photos… Il faut donc être capable d’adapter son déplacement en fonction de la météo. Attention ! dans le nord, suivant les saisons, il peut faire très froid et même neiger..


Fleur de bananier sauvage

La moto me semble indispensable pour visiter le nord, encore plus que dans le reste du Vietnam. Les routes sont parfois infranchissables en voiture. Les routes sont tellement sinueuses qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour ne pas être malade en voiture. De plus, les chauffeurs ici n’ont qu’un seul objectif, aller le plus vite possible d’un point à un autre.. de fait, les arrêts sont peu nombreux.. Très frustrant ! Notre scooter a parfaitement rempli son rôle, on est passé partout, même à deux et un sac à dos sur la moto. Bien sur, les scooters automatiques sont à éviter en dehors des grands axes: trop dangereux. Il est aussi toujours possible d’aller la-bas avec les bus locaux, et de louer une moto sur place. Pas d’auto-stop ici, mais des taxis moto un peu partout. Il vaut mieux connaitre le Vietnam en general et les bases du langage.


Vous trouverez partout de quoi boire un thé voire fumer une pipe a eau locale..

A part dans les resorts et quelques homestays, il n’y a pas grand-chose à manger pour les touristes dans les villages. La nourriture est peu variée et ca devient vite pénible. Nous avons quand même eu la chance de manger plusieurs fois du très bon poisson au marché, cuit au bbq pour 2 ou 3 euros.. un régal..

Voyager en solo ou avec un guide ? on peut voyager seul avec un gps, mais être accompagné d’un guide est toujours préférable.. Personne ne parle l’anglais dans ces régions.


Motifs ethniques sur jupes plissées

Sur la partie du Vietnam que nous avons visitée, on croise essentiellement l’ethnie Thai (noir et blanc) et Hmong. Les Hmong portent encore tout ou partie de leur tenue traditionnelle, mais les tenues sont faites avec des tissus synthétiques pré imprimes venus de chine.. Dans tous les grands marchés, il y a une machine pour plier les jupes ! Même les hottes traditionnelles en vannerie sont de plus en plus remplacer par des hottes en plastique, importées. Le spectacle n’est donc pas aussi beau qu’à Sapa ou qu’aux marchés traditionnels autour de Bac Ha.. A noter aussi que là ou nous sommes allés, les femmes ne semblaient pas trop aimer être prises en photos..

Pour en savoir plus, vous pouvez aussi découvrir la video que nous avons réalisée:

Vers Mu Cang Chai et le village de La Pan Tan (partie 5)

Apres Tu Le, la route grimpe ! On traverse des forets, on croise une piste d’envol pour parapentes, on passe un col et on arrive enfin sur le site incroyable des rizières en terrasse de Mu Cang Chai. Sur au moins 15km de longueur, s’étalent d’innombrables rizières, toutes plus belles que les autres.


L’arrivée sur Mu Cang Chai et un nouveau resort en construction


L’impressionnante succession de rizières en terrasse

L’altitude tourne ici autour de 1000 mètres, ce qui permet de ne faire qu’une récolte par an. Le riz est planté en mai et récolté à la fin du mois de septembre. Mi octobre, nous arrivons un peu tard mais il reste encore de nombreuses parcelles à moissonner.

Plus important sans doute est le temps qu’il fait. Sans soleil, les rizières perdent de leur charme. Il faut donc bien viser quand on va la bas ! On n’a pas eu trop de chance sur ce coup la ! mais vous trouverez sur internet des quantités astronomiques de vidéos et autres photos.


Paysages à La Pan Tan

La petite ville s’étend sur plusieurs kilomètres et n’offre pas d’intérêt. Un petit marché existe, une gare routière pour ceux qui viennent en bus, quelques homestays en ville.. Ce n’est pas encore Sapa, car peu de touristes étrangers ici, mais cela le deviendra surement assez rapidement. Un immense resort est en cours de finition sur une colline, un endroit magnifique à l’entrée de la zone.

Le site de « la photo », celle qu’on trouve sur internet et sur toutes les pubs, fait l’objet d’un business bien chaotique.. l’accès est payant (environ 1 euro) et les « xe om » (moto taxi) se battent pour vous emmener la haut. Nous n’y sommes pas allés.


Au premier plan, un riz traditionnel planté dans la terre. Cette technique ancestrale est remplacée par le riz sur eau, qui demande moins de soins

On a préféré se replier sur le village de La Pan Tan, un peu en amont, un charmant village qui offre suffisamment de rizières en terrasses pour se promener le temps d’une ou deux journées. Le soleil a fini par apparaitre, permettant de faire de belles photos.


Paysages sur les hauteurs de La Pan Tan


Moisson tardive.. c’est bien pour les photos mais pas bien pour la récolte: trop mur, une partie du riz a pourri


Sur les rizières en terrasse difficiles d’accés, on utilise des « caisses » en bois pour « frapper » les gerbes de riz et détacher les grains. On voit aussi ces memes caisses dans les rizières en terrasse dans le Yunnan chinois


Boutique de tissus ethniques à destination autant des locaux que des touristes

Les rizières de Tu Le (partie 4)

Nous voici donc à Tu Le! 184 km de Hanoi seulement..

On a la chance d’arriver en plein milieu de la moisson! Et notre petit hôtel est au milieu des rizières! Ici, l’altitude est de 650 mètres, ce qui permet 2 moissons par an, en mai et début octobre donc. On croise essentiellement l’ethnie H’mong. Un magnifique resort domine la ville: « Le Champ », chambre à 200 euros en saison!


Vue des rizières depuis notre hotel..


Les jours de moisson, c’est une vraie ruche!

On croise aussi une institutrice ici. Elle nous explique qu’enseigner auprès d’ethnies permettait de gagner 350 euros autrefois mais qu’à présent, les avantages ont disparu. Les salaires sont « normaux », 210 euros… En revanche ici, les prix du foncier sont astronomiques : 200.000 euros pour une (petite) surface commerciale en bordure de la route.. on n’est pas prêt de s’installer ici !

Sur la route des photographes, vers le village de Tu Le (partie 3)

A partir de la ville de Nghia Lo, on retrouve la route QL32 que nous avions prise au départ de Hanoi. 100km de belle route pour aller jusqu’à Mu Cang Chai, la « mecque des rizières en terrasse » du Vietnam. La population est essentiellement de l’ethnie Thai et H’mong.

On découvre beaucoup de choses le long de la route. Les premiers kilomètres sont de la foret puis des plantation de thé sur les collines. Plus loin, on croise une famille qui sépare les écorces des canneliers. Ces arbres poussent bien ici mais retirer l’écorce signifie faire mourir l’arbre. Le bois est alors utilisé pour la fabrication de meubles. On s’arrête dans un village de l’ethnie Man, peu nombreux.


Travail de l’écorce du cannelier: on enléve la partie impropre..


Cannelle: le résultat final

On est invité à déjeuner dans une famille H’mong dont le grand père a combattu au coté des français. L’accueil est très chaleureux, comme toujours, mais ce n’est pas toujours de tout repos pour nous ! Ma femme doit répondre a une multitude de questions (et répéter plusieurs fois les même choses…). Quant à moi, on me pousse à boire toutes sortes d’alcool.. Les repas sont toujours très riches et il est difficile de reprendre la route sans faire une sieste ! Dans la discussion, on comprend que la famille vit bien sans trop travailler.


Maison traditionnelle ethnique ou nous avons été accueillie


Le repas en famille..


Chaque alcool a des vertus thérapeutiques! Celui là est fait avec une variété de fruits de la passion

On arrive à Tu Le, célèbre non seulement pour ses rizières en plateaux, mais aussi pour son riz vert, un riz jeune, parfumé, consommé en dessert et vendu 10 fois le prix d’un riz normal..


Préparation du « Côm », riz célèbre dans tout le nord Vietnam

De Ta Xua à Nghia Lo, une route magnifique qui se mérite ! (partie 2)

Ta Xua est la nouvelle destination à la mode chez les jeunes de Hanoi. Ils y viennent le week end pour faire quelques selfies et puis repartent. Il faut dire que le village de Ta Xua offre des vues incroyables sur les rizières en terrasse qui l’entourent. C’est aussi l’endroit ou l’on joue à cache cache avec les nuages, offrant aux photographes de nombreux clichés inoubliables. A part les initiés, pas de touristes étrangers ici. Le village lui-même n’offre rien d’intéressant. Il ressemble à une ville du far west pleine de poussière ou la spéculation foncière et les travaux vont bon train. Aucun plan d’urbanisme, comme toujours au Vietnam. Alors des homestays poussent comme des champignons, pour le meilleur et le pire.


Vue des rizières de Ta Xua

On accède à Ta Xua par la petite ville de Bac Yen. La pente est rude, on passe de 500 à 1500 mètres en 13km, mais la vue est magnifique, si le temps le permet bien sur..

Mais nous, on n’est pas la pour faire des selfies ! On décide de suivre la petite route DT112 vers Tram Tau et Nghia Lo, 72km. C’est une route en altitude qui sera probablement l’une des plus belles routes touristiques dans les années à venir. Des paysages à couper le souffle, des rizières en terrasse partout, des cascades.. Un très beau parcours.. Mais on se sent un peu seul ! peu d’habitants, pas vraiment de villages. Et aucune circulation, ce qui ne nous rassure pas…

Car l’état de la route pour le moment est un cauchemar. La route est en construction, réparation, élargissement sur plus de 40km. Des glissements de terrain partout, de la boue sur tout le trajet. Heureusement, il fait beau et tout est à peu près sec. Les ouvriers nous disent qu’on peut passer. Eux sont là pour dynamiter la montagne !


Magnifique route, mais pour le moment obstruée!

Quelques kilomètres avant d’arriver à destination, un glissement de terrain obstrue complètement la route. Impossible de revenir en arrière, il faut passer.. Repérages, estimation des risques, aménagement du passage avec quelques pierres… il nous faudra 1 heure pour passer.. On termine finalement le trajet en fin de journée, sans crevaison ni casse. Heureux mais physiquement anéantis ! Il faudra plusieurs jours pour récupérer !


Content d’en avoir fini avec l’ostacle!