Retour sur Hué, la ville impériale

Fondée en 1923, sous le régne de Khai Dinh, le musée d’Art posséde plus de 500 objets ayant appartenu à la dynastie Nguyen. Ce musée est abrité dans l’ancien palais Long An, construit en 1845, à l’époque de l’empereur Thieu Tri.

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Poteries domestiques. A voir aussi les « bleus de Hué ». En réalité, ces objets n’ont jamais été créés par des annamites, mais par des artistes Chinois.  Ils étaient offerts ou vendus à la cour tant que celle ci maintenait le lien de vassalité avec la Chine. Le jour ou ce lien a cessé (1884), les artistes sont repartis avec leur secret de fabrication. Conséquence collatérale de la colonisation !

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 Mobilier, dont certains sont sous influence francaise (Khai Dinh a revisité le style Louis XV…)

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L’une des portes de la cité interdite

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Une porte de la citadelle

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Vue d’autrefois 

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 Le Palais Kien Trung, résidence impériale au sein de la cité interdite. De style résolument différent des autres batiments, il permet de mieux comprendre comment vivait la cour. Détruit pendant la guerre, il ne reste plus que les fondations.

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Le long du canal Dong Ba

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Redécouvrir l’histoire en photos sur le site www.life.com

Le site www.life.com rend accessible des milliers de photos d’archives aux internautes. Ces photos ont été prises pour le magazine américain Life et sont restés dans les archives du magazines pendant de nombreuses années. C’est un joli cadeau de fin d’année à tous ceux qui souhaitent revivre les temps forts du XXeme siècle. 

La guerre du vietnam n’y est pas absente… 

Ville de cholon, mars 1950 

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Hanoi, oct 1954, habitants écoutant le discours des communistes

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Eventail Bière Larue 

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Barbier-auricure

Parmi les nombreux petits métiers qui animent les rues, il en est un qui demeure une spécialité du vietnam et une curiosité pour les voyageurs : l’auricure.

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Voici la description qu’en faisait le Docteur Hocquard, en 1885 :

« la barbe est vite expédiée. Un coup de rasoir sur les tempes pour finir, et la 2eme phase de l’opération commence. C’est la plus importante ; il faut voir avec quel soin l’opérateur dispose ses instruments, les essaye sur le doigt, place son client, examine les conduits auditifs, le pavillon de chaque oreille, se rend compte en un mot des moindres détails de la région sur laquelle va porter le travail. Il commence par un grattage minutieux avec la curette, puis il donne deux ou trois coups avec un petit pinceau ; il termine par l’introduction jusqu’au tympan du bouton monté sur tige, qu’il fait tourner délicatement ; c’est la phase la plus agréable, si l’on en juge par la mine de l’opéré, qui clôt à demi les yeux et dont la figure prend une expression de satisfaction béate. »

 

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Pour ma part, je surtout ressenti le grattage et pas trop l’extase.. L’expérience dure une dizaine de minute, et ne peut faire, de toute façon, que du bien ! Dans tous les cas, vous ressortez avec la tête bien chaude, ayant été sous le faisceau de puissantes lampes pendant toute la durée de la prestation…

 

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 Les coiffeurs sont, quant à eux (c’est souvent les même) très nombreux. Malgré le développement des salons de coiffure, un grand nombre exerce encore dehors. Un peu d’espace sur un trottoir, une petite largeur de mur, un tabouret, un miroir et quelques accessoires, et voilà votre salon en place. Les clients – des hommes – sont ravis de pouvoir être coiffés pour pas cher (<0,5 usd).

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Coiffeur, à Hué

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Résistances à Hanoi

Forte mobilisation des catholiques autour de l’ancien bâtiment de la délégation apostolique de Hanoi, résidence du représentant du Vatican jusqu’en 1959. Confisqué par les autorités, le terrain était réclamée depuis de nombreux mois par les autorités religieuses et avait conduit à une occupation pacifique en décembre dernier. Pour apaiser les tensions et faire bonne figure aux yeux du monde entier, le projet de centre commercial avait été abandonné et des promesses avaient été, semble t-il, faites aux catholiques. Mais depuis, plus rien. Jusqu’à la semaine dernière où des engins de chantier sont entrés en action pour créer, officiellement, un « parc public au service des intérêts communs ». Depuis, des centaines de catholiques, simples fidèles ou prêtes, se massent le long des barrières pour dénoncer ce « coup de force » et réclamer le respect des promesses faites.

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La résidence du délégué apostolique, en décembre 2007

En 1955 et 1975, des centaines de biens appartenant aux diverses communautés religieuses ont été saisis par le gouvernement. Ecoles, hopitaux, orphelinats… tout a été transféré à l’Etat. Sauf qu’aujourd’hui certains de ces édifices ne servent plus ou sont mal utilisés, et la liste des demandes de restitution s’allonge. 165 lieux sont aussi revendiqués chez les protestants et les bouddhistes ne sont pas en reste. Dans ces conditions, il est compréhensible qu’une partie des communistes au pouvoir n’ait pas envie d’ouvrir la boite de pandore ! Espérons que le coeur (le souhait d’augmenter les oeuvres sociales) et la raison (l’image du Vietnam) permettent aux uns et aux autres de garder la face.

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Chez les Soeurs de St Paul de Chartres : salle de classe requisitionnée puis abandonnée à Soc Trang. Mais non rendue. 

Pourquoi le tigre a-t-il des rayures ?

Le Vietnam est Le pays des contes, pour le plus grand bonheur des petits et des grands….

Voici l’un d’entre eux, une histoire de buffle, de tigre et d’intelligence..

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« Un jour, après les travaux de labour, un jeune gardien laissa son buffle paître tranquillement à la lisière de la forêt. Survint le tigre, qui, en ce temps là, n’avait pas de rayures sur sa robe jaune.

Le féroce animal s’étonna de l’obéissance du puissant buffle que lui même craignait. Il lui demanda :

         Buffle, pourquoi obéis tu à ce frêle humain, toi dont la force égale la mienne ?

Le buffle répondit :

         Physiquement, le petit homme est faible, mais son intelligence est plus puissante que mes cornes et nos griffes !

Etonné, le tigre s’adressa alors au garçon :

         Dis moi, petit homme, où est ton intelligence qui fait peur même au puissant buffle ?

Le petit gardien lui répondit :

         Je n’ai pas apporté mon intelligence avec moi. Je l’ai laissé à la maison.

         Alors, va le chercher, lui suggéra le tigre.

         Mais tu va profiter de mon absence pour dévorer mon buffle ! Si tu acceptes que je t’attaches, j’irai chercher mon intelligence pour te la montrer.

Le tigre hésita, mais, poussé par la curiosité, accepta la proposition. Le garçon demanda au tigre de s’aplatir contre un solide tronc d’arbre, prit une longue corde et l’attacha en faisant plusieurs tours.

Une fois qu’il eut fini, il prit un gros gourdin et se mit à battre le tigre, en s’exclamant :

        Voici mon intelligence!

Sous les coups, le tigre se débattit de douleur et de rage. Il se débattit si violemment que sa peau fut brûlée, à force de frotter contre les cordes. Voici pourquoi les tigres ont des rayures noires sur leurs robe jaune.

Le buffle, qui assistait à la scène, fut pris d’un fou rire. Il riait en secouant si fortement sa lourde tête qu’il cogna sa mâchoire par terre à s’en casser les dents. C’est ainsi que les buffles n’ont plus de dent à la mâchoire supérieure. »

Histoire tirée de l’ouvrage « 30 contes du Vietnam » de Nguyen Xuan Hung, Castor Poche 

Retour sur les cérémonies Jaraï

Sur les hauts plateaux (centre du Vietnam et périphérie), les Jaraïs intriguent avec leurs coutumes, et notamment celles liées aux funérailles. Photo : tombe catholique aux environs de Pleiku.

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Le mort est d’abord placé dans un cerceuil découpé à la hache dans un tronc d’arbre choisi en fonction de la taille du défunt.

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Les objets personnels l’accompagnent dans sa tombe, après avoir été brisés pour symboliser la détérioration du cadavre .. mais aussi pour éviter les pillages ! En photo, une sépulture modeste aux environs de Pleiku.

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Après la veillée mortuaire, le cercueil est enseveli dans la tombe recouverte d’un tumulus, ou l’on plante des bambous pour nourrir et faire boire le défunt…

En moyenne 2 ans après, se déroule la cérémonie d’adieu au défunt. L’abandon a pour but de payer un tribut au génie afin d’obtenir sa libération. Car, tant qu’un mort n’est pas abandonné, il est retenu prisionner par le génie qui l’a fait mourrir (d’après l’ouvrage « Jarai », de B. Goy et JY Coué). Cette cérémonie n’a rien de triste. Elle s’accompagne de fortes  libations d’alcool de riz. 

Les potaux funéraires sont faconnés à l’occasion des cérémonies. Ils sont réalisés à l’aide d’une hache à balancier et terminés au couteau. Ici, au musée ethographique de Hanoi.

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Boire à la jarre reste aujourd’hui encore une coutume très suivie, pas seulement chez les Jaraî. La recette ? Du riz cuit à l’étuvée puis séché à l’air, mélangé à de la farine de riz, des écorces d’arbres, du paddy. Ces jarres, commes les gongs, étaient des produits d’importations. Plus que les éléphants ou les buffles, les jarres étaient le signe de l’oppulence de celui qui les possédait.  

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Votre serviteur à l’épreuve ! Impossible de s’y soustraire, puisqu’un niveau vous indique la quantité à boire.. On rajoute ensuite de l’eau pour retrouver le niveau initial. Les invités et les hommes d’abord, puis les femmes. 

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Autres activités manuelles : la fabrication des maisons communes et, plus modestement, des hottes.

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Je n’ai pas vu de sacrifices de buffles, mais on voit parfois des trophées à l’intérieur des maisons communes.

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